Atelier de recherche « Écosophie du numérique » du projet EVEille

À partir de Platon, en passant par Plotin, jusqu’à arriver à notre époque numérique, la matière a été toujours considérée avec un certain mépris. La matière serait passive, donnée, neutre. Le sens, les idées, et tout ce qui nous semble “élevé” seraient du côté de l’immatérialité. Selon cette rhétorique, toute activité associée à la matière -- par exemple tout ce qui concerne la mise en forme de contenus, les choix techniques, les activités de balisage et d’encodage de données -- serait neutre, peu intéressant et à confier à des « subalternes » -- souvent des femmes. Dans ma présentation je vais retracer rapidement l’histoire de cette « rhétorique de l’immatérialité » et montrer ses effets dans une certaine conception -- dominante -- de ce que nous appelons « le numérique ».