Quel est le rôle de la médiation et du medium dans les structures perceptives des êtres humains ? En refusant le cloisonnement du débat philosophique sur la phénoménologie de la perception de langue allemande des années 1920, Heider déplace le centre de la réflexion philosophique au-delà des oppositions classiques entre homme et monde, esprit et sens, sujet et objet. À travers la problématisation de la notion de médium, Heider nous amène à reconsidérer nos modalités d’appréhensions du monde, en développant une théorie phénoménologique de la médiation fondée sur le concept de milieu perceptif.
In On Editorialization: Structuring Space and Authority in the Digital Age Marcello Vitali-Rosati examines how authority changes in the digital era. Authority seems to have vanished in the age of the web, since the spatial relationships that authority depends on are thought to have levelled out: there are no limits or boundaries, no hierarchies or organized structures anymore. Vitali-Rosati claims the opposite to be the case: digital space is well-structured and material and has specific forms of authority. Editorialization is one key process that organizes this space and thus brings into being digital authority. Investigating this process of editorialization, Vitali-Rosati reveals how politics can be reconceived in the digital age.
Les publications ont pour rôle de produire des espaces où peuvent se former des communautés capables de converser et d’échanger sur des sujets scientifiques. Plus que réseaux de textes, elles doivent être réseaux d’intelligences. A l’heure où les dispositifs d’évaluation des carrières se font de plus en plus sur les « lignes » de CV et le classement des revues, il est urgent pour la communauté scientifique de se reposer la question de quels seraient aujourd’hui les meilleurs espaces pour rendre possible la grande conversation scientifique.
Le numérique est en train de remodeler l’ensemble du processus de production du savoir, de validation des contenus et de diffusion des connaissances. En cause : l’émergence de nouveaux outils et de nouvelles pratiques d’écriture et de lecture, mais aussi un changement plus global que l’on pourrait qualifier de culturel. Les éditeurs ont posé en termes tantôt apocalyptiques tantôt technophiles un grand nombre de questions, notamment sur l’avenir du livre, les modes d’accès à la connaissance, la légitimation des contenus en ligne et les droits d’auteur. Cet ouvrage propose un état des lieux de l’impact effectif des mutations technologiques sur l’édition, à partir de trois fonctions principales des instances éditoriales : la production des contenus, leur circulation et leur légitimation. Cet ouvrage combine une approche académique de compréhension des modèles, une observation empirique des pratiques et usages et une analyse des logiques stratégiques déployées dans ce secteur.
Les figures de l’écrivaine et de l’écrivain ne cessent de susciter de l’intérêt. La mort de l’auteur, annoncée par Foucault et Barthes dans les années 1970, ne semble pas avoir diminué l’aura qui entoure cette figure. L’auteur est peut-être mort, mais il écrit encore, disait Benoît Bordeleau dans un billet de blogue. On pourrait ajouter : l’auteur est peut-être mort, mais les écrivains charment encore. Que sont aujourd’hui les écrivaines et les écrivains? Comment sont-ils perçus et représentés à une époque où le web ouvre de nouvelles formes d’auctorialité et de nouvelles expressions créatives? [...]
À partir d’un des derniers articles rédigés par Roland Barthes, « On échoue toujours à parler de ce qu’on aime », le présent article s’intéresse à la résonance du mythe de Dibutade dans l’œuvre tardive de l’écrivain. Ce que cherche le dernier Barthes, ce sont les mots justes pour parler de ce qu’il aime le plus, et qui maintenant n’est plus : il veut parler de sa mère et trouver une façon de dire son chagrin. Mais les mots sont toujours les mots des autres. Pour retrouver une certaine vérité de l’expression, Barthes sera ainsi amené à explorer des formes et des médias autres : photographie, roman, haïku. Cette poétique de l’indirect est le seul moyen de parler de ce que l’on aime.
En plus d’une production littéraire prolifique variée (poèmes, recueil de nouvelles…), Marguerite de Navarre a également tenu une correspondance abondante avec son entourage, avec les politiques ou intellectuels de son temps dont la correspondance avec Guillaume Briçonnet, alors évêque de Meaux. Cette correspondance entre deux figures intellectuelles, politiques et évangéliques de l’histoire de France s’étend de juin 1521 à novembre 1524. Il s’agit d’une correspondance « littéraire » fondée sur un enjeu spirituel primordial : il s’agit de renouer avec Dieu. Communément considérée comme la source majeure de l’innutrition spirituelle de Marguerite, la Correspondance entretenue avec Guillaume Briçonnet est davantage lue et présentée dans un rapport historique, plutôt que dans une dimension pleinement littéraire et stylistique. Dès la première lecture de la Correspondance, le lecteur peut déjà déceler une qualité et un soin apportés aux signatures par Marguerite d’Angoulême attestant d’une franchise épistolaire, d’un talent littéraire et d’un sentiment particulier au contexte de la lettre signée. Les signatures épistolaires ne sont pas de simples modalités de politesse ou des conventions silencieuses entre les destinataires, mais de véritables signes poétiques de soi pour Marguerite de Navarre.
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