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Emmanuelle Lescouët, « #dérive : lire Montréal », FLAMME, mars 2023, p. 1‑14.

Par ses expérimentations numériques, la littérature urbaine permet une appréhension kaléidoscopique et polyphonique de l’espace. Cette pratique scripturale, essentielle dans les narrations vidéoludiques, rend également le médium intimement spatial. L’œuvre twittéraire collective montréalaise #dérive (2010, en cours) actualise les figures de lecture développées par Gervais (2007). Cette œuvre fragmentaire construit une anthologie permanente de la ville par son exploration aléatoire et ludique, actualisant la figure du museur. L’œuvre apporte une compréhension collective d’expériences urbaines pourtant personnelles, permettant la construction de significations complexes (figure de l’interprète). En s’ajoutant et se superposant, ces perceptions particulières, poétiques et narratives, apportent une transcription infraordinaire de la ville, archivant un texte urbain en perpétuelle réécriture.

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Emmanuelle Lescouët, « Gestes de lecture numérique et lecture immersive de science-fiction », ReS futurae, vol. 20, décembre 2022.

La science-fiction investit la littérature numérique, tant par ses thématiques que par l’envie même de rêver des formes littéraires du futur, permettant de convoquer les technologies pour écrire des mondes de SF au plus près des besoins des œuvres. La littérature numérique, quant à elle, offre à la science-fiction un éventail de formes et de gestes de lecture nous permettant de repenser l’immersion (cf. Ryan, Triclot). Il est nécessaire de comprendre comment ces derniers permettent une superposition du monde second et du quotidien du.de la lecteur.rice pour envisager les narrations numériques de sciencefiction. Ainsi, les notifictions (Bouchardon, 2012), comme la série Lifeline, en incluant la durée extradiégétique, l’attente et des interfaces intimes de messagerie, superposent les temporalités, tandis que des œuvres géolocalisées, comme It Must Have Been Dark by Then, permettent d’apercevoir les lieux qui nous entourent, comme décors futuristes ou dystopiques. La présence même d’un moyen d’interaction entre les mains du.de la lecteur.ice le.a place dans une position particulière de réception et d’exploration de l’univers. Ce dernier influera également, rapprochant l’œuvre du corps lorsqu’elle convoque du tactile ou sur casque VR, mais à l’inverse le mettant à distance avec une manette.

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Antoine Fauchié et Valérie Larroche, « Quel régime de conception pour les communs éditoriaux ? », Revue française des sciences de l’information et de la communication, septembre 2021.

Cet article caractérise le régime de conception à l’œuvre dans l’édition numérique où l’on observe des pratiques éditoriales non conventionnelles. C’est à partir de l’analyse socio-sémiotique de deux communs éditoriaux que s’élabore la réflexion : Movilab, l’encyclopédie des tiers lieux et les Ateliers de [sens public], une maison d’édition savante en libre accès. Les notions de commun éditorial et de dispositif éditorial sont convoquées pour souligner d'une part la dimension collaborative et communautaire intégrée à ce régime, et d'autre part l’hybridation des activités techniques et éditoriales.

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Antoine Fauchié, « Vers un système modulaire de publication », Sens public, juillet 2021.

Le domaine du livre, et plus particulièrement l'édition, connaît des mutations profondes au contact du numérique. Face aux bouleversements économiques et aux nouveaux modes d'accès aux textes, des changements plus profonds s'opèrent en creux. Depuis l'avènement de l'informatisation des métiers du livre, ou l'omniprésence des traitements de texte et des logiciels de publication assistée par ordinateur, les façons de concevoir et de produire des publications connaissent un récent changement de paradigme. Des structures d'édition imaginent des nouvelles chaînes de publication originales. Celles-ci ne reposent plus sur un solutionnisme technologique, elles repositionnent l'humain au cœur des machines ou des programmes, et envisagent la publication comme un ensemble d'actions imbriquées. Les méthodes et les technologies issues du développement web influencent la manière de faire des livres, et permettent de considérer un système modulaire et non plus une chaîne linéaire. À travers l'analyse de plusieurs exemples de chaînes de publication non classiques dans les domaines de l'édition, nous souhaitons avancer les trois principes d'un nouveau modèle de publication : interopérabilité, modularité et multiformité. Ce texte est également l'occasion de présenter la dimension performative de ce travail de recherche, et ainsi détailler la façon dont le mémoire de recherche à l'origine de cet article a été réalisé.

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Emmanuelle Lescouët, « D’œuvres twittéraires à objets imprimés : deux gestes de lecture complémentaires », Fémur, juin 2021.

L’écriture sur Twitter est une écriture à contraintes fortes, la plateforme encadre fortement l’éditorialisation possible. Puisque l’édition papier déplace ces contraintes, comment le travail d’édition modifie-t-il l’expérience de lecture  ? À travers deux œuvres littéraires : les Nanofictions de Patrick Baud (2018), qui donnent lieu à une édition multimédia sur papier ; et les Ironèmes d’Étienne Candel (2018), dont l’édition papier est proche du livre-objet mimétique, dans une tentative d’impression du flux. Cet article aborde la remédiation du livre numérique à l’objet imprimé.

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Emmanuelle Lescouet, « D’œuvres twittéraires à objets imprimés : deux gestes de lecture complémentaires », Fémur, 2021.

L’écriture sur Twitter est une écriture à contraintes fortes, la plateforme encadre fortement l’éditorialisation possible. Puisque l’édition papier déplace ces contraintes, comment le travail d’édition modifie-t-il l’expérience de lecture  ? À travers deux œuvres littéraires : les Nanofictions de Patrick Baud (2018), qui donnent lieu à une édition multimédia sur papier ; et les Ironèmes d’Étienne Candel (2018), dont l’édition papier est proche du livre-objet mimétique, dans une tentative d’impression du flux. Cet article aborde la remédiation du livre numérique à l’objet imprimé

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Marcello Vitali-Rosati, « Qu’est-ce que l’écriture numérique ? », CORELA, HS-33, octobre 2020.

Il est évident que le statut du texte change profondément à cause de l’impact des technologies numériques. D’une part, dans les environnements numériques le texte est partout : les images, les vidéos, les clics, les objets et même les actions sont en réalité des séries de caractères. D’autre part, le texte acquiert une valeur opérationnelle. Comme le montrent Souchier et Jeanneret avec la notion d’“architexte”, le texte fait des choses, il produit d’autres textes ou des actions. La thèse de cet article est que ces changements en impliquent un autre: le texte devient un matériel architectural, dans le sens propre du mot – à savoir, et en dehors des métaphores, il est l’élément qui structure matériellement l’espace dans lequel nous vivons. Cette thèse est à la base de la théorie de l’éditorialisation, notion qui peut être définie comme “l’ensemble des dynamiques qui produisent l’espace numérique.”

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Antoine Fauchié, « Les technologies d’édition numérique sont-elles des documents comme les autres ? », Balisages, février 2020.

Les technologies d’édition numérique sont à l’origine des documents comme les articles ou les ouvrages, et elles constituent un exemple original d’objet nativement numérique. Dynamiques, modulables, protéiformes, plusieurs exemples récents de technologies tendent à interroger leur statut. Si notre point de départ est la comparaison entre les documents et les technologies d’édition numérique, nous les dissocierons en soulignant la dimension réflexive de ces technologies. Cet article présente trois exemples : Distill, une revue dont les articles sont gérés comme des programmes informatiques ; Quire, une chaîne de publication qui génère des livres multiformes ; Stylo, un éditeur de texte sémantique qui permet l’écriture dans un contexte d’édition scientifique. Notre méthodologie consiste en l’analyse de ces trois systèmes de publication, emblématiques des transformations numériques à l’œuvre, basée sur trois critères (structure, inscription et réflexivité). Ces trois initiatives rassemblent nombre des spécificités propres aux objets nativement numériques qui nous entourent désormais, alors que les technologies d’édition traditionnelles reposent principalement sur une chaîne d’impression.

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Marcello Vitali-Rosati, Servanne Monjour, Joana Casenave[et al.], « Editorializing the Greek Anthology: The palatin manuscript as a collective imaginary », Digital Humanities Quarterly, vol. 014 / 1, 2020.

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Marcello Vitali-Rosati, « Pour une théorie de l’éditorialisation », Humanités numériques, vol. 1, 2020.

Le fait numérique a été pensé et interprété pendant des dizaines d’années dans diverses perspectives disciplinaires : des media studies aux sciences de l’information et de la communication, en passant par la sociologie, la psychologie, les sciences politiques, etc. Cela n’est pas surprenant dès que l’on considère – avec Milad Doueihi – que le « numérique » peut être pensé comme un phénomène culturel au sens large, touchant à l’ensemble de nos vies et remettant en cause la totalité de nos catégories conceptuelles. L’expression « humanités numériques » peut en quelque sorte servir à signifier cette universalité du fait numérique : il est question de ce que devient l’humanité à l’époque du numérique. La même universalité est ce qu’aspire à prendre en compte une approche philosophique : au-delà de toute spécificité disciplinaire, le questionnement philosophique vise à comprendre un phénomène ou un fait dans l’ensemble de ses implications. Cet article a l’ambition de partir du concept d’éditorialisation pour proposer une théorie philosophique du monde à l’époque du numérique. Une philosophie, donc, non pas « du numérique », car l’objet de la philosophie ne peut qu’être universel, mais plutôt une philosophie « à l’époque du numérique ».

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Enrico Agostini Marchese, « How to do cities with words. Ville, espace et littérature à l’ère hyperconnectée », in Christelle Proulx, jake Moore, (éds.). L’agir en condition hyperconnectée : art et images à l’œuvre, éds. Christelle Proulx et jake Moore, Montréal, PUM, 2020, (« Parcours Numériques »).

Désolidarisée de la position fixe de l’ordinateur du bureau, la connexion devenue hyper est non seulement intégrée à l’espace urbain et à ses structures, mais se fait désormais par l’intermédiaire des dispositifs mobiles que nous avons avec – et sur – nous à tout moment et à tout endroit. Ce texte étudie la condition hyperconnectée sous l’angle de la mobilité, de la littérature numérique et de l’espace urbain. En analysant deux projets littéraires portant sur le rapport entre images de la ville et hyperconnexion, Les lignes de désir (2016) de l’écrivain français Pierre Ménard et le chantier collaboratif montréalais Dérives (2010-), il pousse à réfléchir à certains changements que les technologies numériques apportent à la ville, ainsi qu’à la manière dont la littérature peut s’emparer de ces dernières afin de produire de nouveaux imaginaires spatiaux.

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Servanne Monjour, Jean-Marc Larrue et Marcello Vitali-Rosati, « Authentique artifice », Sens public, mai 2019.

Née dans le sillage de la « grande conversion numérique », la réflexion intermédiale traite de phénomènes qui remontent bien au-delà des années 1980. Mais si la réflexion intermédiale est relativement récente, les dynamiques intermédiales qu’elle met au jour sont, quant à elles, plus que millénaires. L’apport majeur de la réflexion intermédiale est donc d’ouvrir des perspectives radicalement nouvelles sur des problématiques qui occupent, parfois depuis très longtemps, la pensée occidentale. C’est à un aspect de ces dynamiques que nous consacrons le présent dossier en nous interrogeant sur les notions clés de reproduction et de présence dans ces conjonctures médiatrices singulières que sont les pratiques représentationnelles. Nous le faisons en tentant de sortir des cadres réflexifs habituels. D’où ce titre : « Authentique artifice ».

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Marcello Vitali-Rosati et Jean-Marc Larrue, Media do not exist, Amsterdam, Institute of Network Cultures, 2019, 107 p., (« Theory on Demand »).

Media Do Not Exist: Performativity and Mediating Conjunctures by Jean-Marc Larrue and Marcello Vitali-Rosati offers a radically new approach to the phenomenon of mediation, proposing a new understanding that challenges the very notion of medium. It begins with a historical overview of recent developments in Western thought on mediation, especially since the mid 80s and the emergence of the disciplines of media archaeology and intermediality. While these developments are inseparable from the advent of digital technology, they have a long history. The authors trace the roots of this thought back to the dawn of philosophy. Humans interact with their environment – which includes other humans – not through media, but rather through a series of continually evolving mediations, which Larrue and Vitali-Rosati call ‘mediating conjunctures’. This observation leads them to the paradoxical argument that ‘media do not exist’. Existing theories of mediation processes remain largely influenced by a traditional understanding of media as relatively stable entities. Media Do Not Exist demonstrates the limits of this conception. The dynamics relating to mediation are the product not of a single medium, but rather of a series of mediating conjunctures. They are created by ceaselessly shifting events and interactions, blending the human and the non-human, energy, and matter.

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Enrico Agostini Marchese, « Vous êtes ici. Prolégomènes pour une littérature géolocalisée », Hybrid. Revue des arts et médiations humaines, décembre 2018.

Si l’avènement et la diffusion massive du téléphone intelligent et des autres dispositifs mobiles ont déjà fait l’objet de plusieurs études, notamment dans les domaines des sciences cognitives et de la sociologie, les analyses littéraires à cet égard demeurent rares, surtout dans le monde francophone. Cependant, les écrivains ont de plus en plus recours aux potentialités offertes par ce type de support afin d’explorer de nouvelles possibilités littéraires. En analysant quelques-uns de ces exemples, nous allons nous demander de quelle manière les dispositifs mobiles changent notre rapport à la littérature : comment la mobilité et la portabilité intrinsèques à ces dispositifs, la géolocalisation dont ils sont dotés et les nouvelles interfaces conçues pour eux influencent-elles nos pratiques de lecture et d’écriture ?

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Antoine Fauchié et Thomas Parisot, « Repenser les chaînes de publication par l’intégration des pratiques du développement logiciel », Sciences du Design, n° 8, décembre 2018, p. 45‑56.

La rencontre des univers du livre et du développement logiciel est à l’œuvre dans plusieurs expérimentations de chaînes éditoriales, faisant apparaître de nouvelles approches et de nouvelles pratiques de design. Les étapes du processus d’édition sont réévaluées, repensées, re-conçues, notamment par l’avènement d’un environnement profondément numérique. Quelles sont les influences des méthodes et des outils du développement web sur les chaînes de publication des livres ? Nous nous focaliserons ici sur quatre aspects : la modularité des étapes et outils d’édition, l’ouverture des formats, la réduction de la distance entre le contenu et ses usages et l’économie acquise qui concerne principalement l’humain. Cet article constitue un bref panorama des efforts nécessaires pour envisager une évolution des chaînes d’édition, en sollicitant les pensées d’Ivan Illich et de Gilbert Simondon. Nous interrogerons des systèmes innovants inspirés de la méthode Agile, chère au monde du développement logiciel.

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Nicolas Sauret, « Design de la conversation scientifique : naissance d’un format éditorial », Sciences du Design, n° 8, décembre 2018, p. 57‑66.

Cet article analyse le design d’un format éditorial expérimental dont l’objectif est de réunir le régime social de la conversation avec le régime documentaire des connaissances. Pensé comme un nouvel objet de communication scientifique à implémenter au sein de la revue Sens public, ce format conversationnel cherche à réhabiliter des pratiques d’écrilecture en environnement numérique nées hors de l’institution académique. Sur la base des travaux de Louise Merzeau, nous dressons des pistes pour concevoir un dispositif d’éditorialisation conversationnel propice à l’établissement d’un espace commun de connaissances et engager une herméneutique collective.

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Nicolas Sauret, « Design de la conversation scientifique : naissance d’un format éditorial », Sciences du Design, n° 8, décembre 2018, p. 57‑66.

Cet article analyse le design d’un format éditorial expérimental dont l’objectif est de réunir le régime social de la conversation avec le régime documentaire des connaissances. Pensé comme un nouvel objet de communication scientifique à implémenter au sein de la revue Sens public, ce format conversationnel cherche à réhabiliter des pratiques d’écrilecture en environnement numérique nées hors de l’institution académique. Sur la base des travaux de Louise Merzeau, nous dressons des pistes pour concevoir un dispositif d’éditorialisation conversationnel propice à l’établissement d’un espace commun de connaissances et engager une herméneutique collective.

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Éric Méchoulan et Marcello Vitali-Rosati, L’espace numérique, Les atelier de Sens public, 2018.

Comment penser l’espace numérique et rendre compte de son caractère à la fois structuré, mouvant et collectif ? Comment trouver un dispositif qui permet un dialogue ouvert, parvenant à saisir le sens des infrastructures numériques, sans les cristalliser en une essentialisation appauvrissante ? L'échange de courriels a semblé aux auteurs le moyen le plus approprié de faire de la théorie et de mettre en place un geste de pensée qui s’accorde avec la culture numérique, permettant d’envisager cette dernière avec un regard critique. Pendant un an et demi (de septembre 2015 à mars 2017), Éric Méchoulan et Marcello Vitali-Rosati ont donc échangé questions et réponses, afin d’essayer d’identifier les caractéristiques du numérique — espaces, temps et enjeux politiques — en continuité avec la tradition du dialogue philosophique.

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Enrico Agostini Marchese, « L’éthique à l’épreuve du numérique. Ethics of Information and Communication Technologies d’Adriano Fabris », Sens Public, juillet 2018.

Information et communication sont des phénomènes qui définissent de plus en plus notre époque et notre condition humaine contemporaine. C’est à partir de ce constat qu’Adriano Fabris, dans son livre, se pose la question de savoir si une éthique qui ne soit pas simplement un manuel d’instructions pour les professionnels est possible pour le domaine des TIC. Conçu comme un parcours à travers les concepts clés du domaine, Ethics of Information and Communication Technologies se propose le défi d’imaginer une réflexion philosophique morale sur notre manière de se mettre en relation les uns avec les autres aujourd’hui.

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Enrico Agostini Marchese, « Plaidoyer pour la normalité », Sens Public, avril 2018.

Est-il possible de penser la littérature numérique au-delà de sa spécificité technique et technologique ? Comment analyser cette production littéraire avec les outils littéraires « classiques » ? Dans son livre Pour une poétique numérique. Littérature et internet, au moyen d’une approche multidisciplinaire capable de passer aisément de la théorie sémiotique du rapport entre image et texte à une réflexion sur les pratiques contemporaines d’archivage, Gilles Bonnet propose une analyse exhaustive du domaine de la littérature numérique française contemporaine. Véritable état de la question au sein du domaine, ressource bibliographique incontournable et anthologie, ce texte est non seulement une pierre de touche pour toute recherche sur le sujet, mais aussi une puissante déclaration de légitimité d’un champ littéraire trop souvent négligé par l’institution.

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Thomas Carrier-Lafleur, André Gaudreault, Servanne Monjour[et al.], « L’invention littéraire des médias », Sens Public, avril 2018.

Les médias existeraient-ils sans la littérature ? Pourrait-on parler de « télévision », de « photographie », de « cinéma » ou du « numérique » sans que ces dispositifs aient aussi été construits, institutionnalisés et même parfois déconstruits dans l’imaginaire collectif par la littérature et son discours ? À l’heure où le numérique semble encore s’inventer, le présent dossier vise à souligner le rôle du fait littéraire dans la construction de nos médias. En même temps, l’hybridation médiatique de notre contemporanéité numérique rend nécessaire une réflexion sur la capacité des médias à se réinventer réciproquement, renouvelant chaque fois l’ordre du discours et la fonction de la littérature. En raison de sa capacité à témoigner de l’hétérogénéité de notre univers médiatique, la littérature offre un terrain privilégié – où tout reste encore à faire – pour mener une telle recherche.

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Servanne Monjour, « La réinvention du passé », Sens Public, mars 2018.

La nature des contenus documentaires qui circulent aujourd’hui sur le web, tout comme la façon dont ces documents (qu’ils soient numérisés ou « natifs-numériques ») sont diffusés, édités ou encore (re)contextualisés, n’ont rien de neutre : elles impliquent une certaine idée du passé qui, sous l’effet des nouvelles technologies et de notre culture numérique, a connu ces dernières années de profondes mutations. Matteo Treleani, dans son ouvrage Qu’est-ce que le patrimoine numérique ? (Le bord de l’eau, 2017), s’est donné pour mission de baliser et de comprendre cette nouvelle conception du passé, pour en mesurer les conséquences sur nos logiques de production, de transmission et de réception des archives. Dans une perspective sémiologique, il dresse un état des lieux des mutations épistémologiques de la fabrique des archives, invitant à repenser nos pratiques patrimoniales et notre rapport au passé.

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Enrico Agostini Marchese, « Entre le son et la cloche, l’air cristallin », Sens Public, mars 2018.

Quel est le rôle de la médiation et du medium dans les structures perceptives des êtres humains ? En refusant le cloisonnement du débat philosophique sur la phénoménologie de la perception de langue allemande des années 1920, Heider déplace le centre de la réflexion philosophique au-delà des oppositions classiques entre homme et monde, esprit et sens, sujet et objet. À travers la problématisation de la notion de médium, Heider nous amène à reconsidérer nos modalités d’appréhensions du monde, en développant une théorie phénoménologique de la médiation fondée sur le concept de milieu perceptif.

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Marcello Vitali-Rosati, On Editorialization: Structuring Space and Authority in the Digital Age, Amsterdam, Institute of Network Cultures, 2018, 114 p., (« Theory on demand », 26).

In On Editorialization: Structuring Space and Authority in the Digital Age Marcello Vitali-Rosati examines how authority changes in the digital era. Authority seems to have vanished in the age of the web, since the spatial relationships that authority depends on are thought to have levelled out: there are no limits or boundaries, no hierarchies or organized structures anymore. Vitali-Rosati claims the opposite to be the case: digital space is well-structured and material and has specific forms of authority. Editorialization is one key process that organizes this space and thus brings into being digital authority. Investigating this process of editorialization, Vitali-Rosati reveals how politics can be reconceived in the digital age.

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Marcello Vitali-Rosati, « À quoi servent les publications scientifiques? », La vie de la recherche scientifique, 2018, p. 19‑22.

Les publications ont pour rôle de produire des espaces où peuvent se former des communautés capables de converser et d’échanger sur des sujets scientifiques. Plus que réseaux de textes, elles doivent être réseaux d’intelligences. A l’heure où les dispositifs d’évaluation des carrières se font de plus en plus sur les « lignes » de CV et le classement des revues, il est urgent pour la communauté scientifique de se reposer la question de quels seraient aujourd’hui les meilleurs espaces pour rendre possible la grande conversation scientifique.

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Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati, L’édition à l’ère numérique, Paris, La Découverte, 2018, 128 p., (« Repères »).

Le numérique est en train de remodeler l’ensemble du processus de production du savoir, de validation des contenus et de diffusion des connaissances. En cause : l’émergence de nouveaux outils et de nouvelles pratiques d’écriture et de lecture, mais aussi un changement plus global que l’on pourrait qualifier de culturel. Les éditeurs ont posé en termes tantôt apocalyptiques tantôt technophiles un grand nombre de questions, notamment sur l’avenir du livre, les modes d’accès à la connaissance, la légitimation des contenus en ligne et les droits d’auteur. Cet ouvrage propose un état des lieux de l’impact effectif des mutations technologiques sur l’édition, à partir de trois fonctions principales des instances éditoriales : la production des contenus, leur circulation et leur légitimation. Cet ouvrage combine une approche académique de compréhension des modèles, une observation empirique des pratiques et usages et une analyse des logiques stratégiques déployées dans ce secteur.

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Marcello Vitali-Rosati et Nadine Desrochers, « L’écrivaine, l’écrivain en recherche. Perceptions et approches », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, vol. 9 / 2, 2018.

Les figures de l’écrivaine et de l’écrivain ne cessent de susciter de l’intérêt. La mort de l’auteur, annoncée par Foucault et Barthes dans les années 1970, ne semble pas avoir diminué l’aura qui entoure cette figure. L’auteur est peut-être mort, mais il écrit encore, disait Benoît Bordeleau dans un billet de blogue. On pourrait ajouter : l’auteur est peut-être mort, mais les écrivains charment encore. Que sont aujourd’hui les écrivaines et les écrivains? Comment sont-ils perçus et représentés à une époque où le web ouvre de nouvelles formes d’auctorialité et de nouvelles expressions créatives? [...]

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Thomas Carrier-Lafleur, « Comment parler de ce que l’on aime ? Poétique de l’indirect et origine des médias chez le dernier Roland Barthes », MuseMedusa, 2018.

À partir d’un des derniers articles rédigés par Roland Barthes, « On échoue toujours à parler de ce qu’on aime », le présent article s’intéresse à la résonance du mythe de Dibutade dans l’œuvre tardive de l’écrivain. Ce que cherche le dernier Barthes, ce sont les mots justes pour parler de ce qu’il aime le plus, et qui maintenant n’est plus : il veut parler de sa mère et trouver une façon de dire son chagrin. Mais les mots sont toujours les mots des autres. Pour retrouver une certaine vérité de l’expression, Barthes sera ainsi amené à explorer des formes et des médias autres : photographie, roman, haïku. Cette poétique de l’indirect est le seul moyen de parler de ce que l’on aime.

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Margot Mellet, « Des signatures à soi. Marguerite par Marguerite », MuseMedusa, 2018.

En plus d’une production littéraire prolifique variée (poèmes, recueil de nouvelles…), Marguerite de Navarre a également tenu une correspondance abondante avec son entourage, avec les politiques ou intellectuels de son temps dont la correspondance avec Guillaume Briçonnet, alors évêque de Meaux. Cette correspondance entre deux figures intellectuelles, politiques et évangéliques de l’histoire de France s’étend de juin 1521 à novembre 1524. Il s’agit d’une correspondance « littéraire » fondée sur un enjeu spirituel primordial : il s’agit de renouer avec Dieu. Communément considérée comme la source majeure de l’innutrition spirituelle de Marguerite, la Correspondance entretenue avec Guillaume Briçonnet est davantage lue et présentée dans un rapport historique, plutôt que dans une dimension pleinement littéraire et stylistique. Dès la première lecture de la Correspondance, le lecteur peut déjà déceler une qualité et un soin apportés aux signatures par Marguerite d’Angoulême attestant d’une franchise épistolaire, d’un talent littéraire et d’un sentiment particulier au contexte de la lettre signée. Les signatures épistolaires ne sont pas de simples modalités de politesse ou des conventions silencieuses entre les destinataires, mais de véritables signes poétiques de soi pour Marguerite de Navarre.

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Élisabeth Routhier, « Le faire disparaître : pour une théorie de l’hypermédiateté », MuseMedusa, 2018.

Cet article propose d’utiliser le mythe de Dibutade – et l’iconographie produite autour de son geste d’inscription – comme prétexte pour une réflexion sur le problème de la disparition à partir d’une posture intermédiale. Partant du postulat que la jeune Corinthienne fait disparaître son amant en traçant son profil, il sera soutenu que la disparition, dans sa performativité intrinsèque, engendre un régime d’interaction essentiellement médial. En tant que contrepoint de l’immédiateté, ce régime d’interaction sera appelé « hypermédiateté ». La conceptualisation de la notion d’hypermédiateté, qui fera suite à une discussion plus générale sur les mécanismes du disparaître, en fera notamment ressortir la force d’anachronisation.

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Marcello Vitali-Rosati et Peppe Cavallari, « Mouvement et cristallisations : l’actuel entre mythologie, cinéma et théorie du web », Cahiers Sens public, 2018, p. 33‑54.

Le rapport entre actuel et virtuel a été très problématisé dans l’ensemble de l’histoire de la pensée occidentale. À partir de la critique nietzschéenne de l’essentialisme, l’idée aristotélicienne de la primauté ontologique de l’acte (entelecheia) sur la puissance (dunamis) a été profondément mise en question : il n’y aurait pas d’essence, il n’y aurait que des actions. Ainsi, le mouvement, les dynamiques, le processus, auraient une priorité sur leur actualisation en essences qui ne serait qu’un contrecoup de la puissance. Cette structure de priorité de la dynamique sur l’actualité semble s’adapter particulièrement aux environnements numériques, toujours en mouvement. Pourtant, l’économie des notifications toujours plus nombreuses, ainsi que la permanence et l’enregistrement par défaut de tous nos actes, se révèle indispensable aux fins de la production du mouvement – qui serait en réalité fondé sur l’immobilité. Dans cet article, nous allons revenir sur le rapport entre actuel et virtuel pour souligner l’importance du concept d’actuel.

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Marcello Vitali-Rosati, « Mais où est passé le réel ? Profils, représentations et métaontologie », MuseMedusa, 2018.

Mais où est passé le réel ? C’est une question apparemment éternelle qui, dans un contexte contemporain marqué par les médiations numériques (réseaux sociaux, dispositifs de réalité virtuelle, réalité augmentée, etc.), retrouve aujourd’hui un sens et une valeur singuliers. Le mythe de Dibutade, en tant que mythe d’origine d’une forme particulière de représentation, celle du profil, me semble particulièrement adapté pour poser la question du réel aujourd’hui à partir notamment des expériences d’« écriture profilaire » que l’on voit se multiplier sur le web. Sera proposée dans cet article une interprétation de l’écriture de profil avec une approche philosophique que l’auteur appelle « métaontologie ». L’ambition de la métaontologie est de repenser le statut du réel après la déconstruction de ce concept qui a été opérée à la fin du XXe siècle dans ce mouvement de pensée, hétérogène et multiple, auquel on fait référence sous l’étiquette – par ailleurs très problématique – de « post-structuralisme ».

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Antoine Fauchié, « Markdown comme condition d’une norme de l’écriture numérique », Réél - Virtuel, 2018.

Inventé par John Gruber au début des années 2000, Markdown est un langage sémantique qui permet d’écrire du HTML — Hyper Text Markup Language — avec un système de balisage bien plus léger. D’abord plébiscité par les développeurs pour rédiger leur documentation, cette syntaxe est désormais de plus en plus employée, notamment dans des applications numériques qui cherchent à se passer d’interfaces WYSIWYG — What You See Is What You Get : ce que l’on voit est ce que l’on obtient, fonctionnement des traitements de texte classiques. Pensé pour distinguer la structure sémantique et la mise en forme d’un document, et être très facilement transformable en HTML, Markdown devient le pivot de l’écriture numérique, rendant les fichiers sources tout autant lisibles par des humains, interopérables pour les machines ou résilients. En plus de Markdown, d’autres langages sémantiques comme Asciidoc semblent s’imposer face aux interfaces WYSIWYG qui n’ont pas résolu le problème de l’interaction homme - texte structuré, et que LaTeX a limité à des usages universitaires. Si le standard du web est le HTML, comment Markdown peut-il être la norme de l’écriture numérique ?

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Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati, L’édition à l’ère numérique, Paris, La Découverte, 2018, 128 p., (« Repères »).

Le numérique est en train de remodeler l’ensemble du processus de production du savoir, de validation des contenus et de diffusion des connaissances. En cause : l’émergence de nouveaux outils et de nouvelles pratiques d’écriture et de lecture, mais aussi un changement plus global que l’on pourrait qualifier de culturel. Les éditeurs ont posé en termes tantôt apocalyptiques tantôt technophiles un grand nombre de questions, notamment sur l’avenir du livre, les modes d’accès à la connaissance, la légitimation des contenus en ligne et les droits d’auteur. Cet ouvrage propose un état des lieux de l’impact effectif des mutations technologiques sur l’édition, à partir de trois fonctions principales des instances éditoriales : la production des contenus, leur circulation et leur légitimation. Cet ouvrage combine une approche académique de compréhension des modèles, une observation empirique des pratiques et usages et une analyse des logiques stratégiques déployées dans ce secteur.

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Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati, L’édition à l’ère numérique, Paris, La Découverte, 2018, 128 p., (« Repères »).

Le numérique est en train de remodeler l’ensemble du processus de production du savoir, de validation des contenus et de diffusion des connaissances. En cause : l’émergence de nouveaux outils et de nouvelles pratiques d’écriture et de lecture, mais aussi un changement plus global que l’on pourrait qualifier de culturel. Les éditeurs ont posé en termes tantôt apocalyptiques tantôt technophiles un grand nombre de questions, notamment sur l’avenir du livre, les modes d’accès à la connaissance, la légitimation des contenus en ligne et les droits d’auteur. Cet ouvrage propose un état des lieux de l’impact effectif des mutations technologiques sur l’édition, à partir de trois fonctions principales des instances éditoriales : la production des contenus, leur circulation et leur légitimation. Cet ouvrage combine une approche académique de compréhension des modèles, une observation empirique des pratiques et usages et une analyse des logiques stratégiques déployées dans ce secteur.

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Enrico Agostini Marchese, « La littérature à la dérive numérique. De lignes, d’écriture et d’espaces », Sens Public, décembre 2017.

L’opposition millénaire entre réel et imaginaire, inaugurée par Platon, est-elle encore valable à l’époque du numérique ? Nous entendons questionner le positionnement platonicien en nous appuyant paradoxalement sur l’art le moins réel d’après Platon lui-même : la littérature. Nous montrerons, à travers un bref parcours historique de la filiation qui de la flânerie baudelairienne en passant par la pratique situationniste de la dérive, mène jusqu’à la littérature numérique contemporaine portant sur l’espace, comment cette typologie de littérature, avec ses stratégies d’écriture, ses poétiques et ses pratiques, peut déjouer cette opposition gravée dans notre pensée.

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Nicolas Sauret, « Epistémologie du modèle. Des Humanités syntaxiques ? », Sens Public, décembre 2017.

Les Humanités n’ont eu de cesse de produire des modèles pour penser et interpréter le monde. Malgré cette constante, l’informatisation de leurs pratiques, de leurs méthodologies, voire de leurs concepts introduit une nouvelle forme de modélisation qui ne peut se passer d’une analyse épistémologique. L’introduction du calcul formel sur des objets d’étude échappant apparemment à toute formalisation impose en effet de questionner la pertinence des approches quantitatives telles qu’adoptéées par les Humanités numériques. Ce texte est une exploration du modèle et de son rôle de médiation entre le monde et le chercheur. Le modèle est alors prétexte à réitèrer la dichotomie du calculable et du non calculable, du syntaxique et du sémantique, et finalement du statut ontologique de la connaissance.

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Servanne Monjour, Matteo Treleani et Marcello Vitali-Rosati, « Ontologie du numérique. Entre mimésis et réalité », Sens Public, décembre 2017.

Ce dossier se conçoit comme un champ d’exploration des problématiques ontologiques du numérique, dans une perspective résolument interdisciplinaire, accueillant tout autant la philosophie, l’esthétique, les études littéraires, la sémiologie, la sociologie ou les sciences de l’information et de la communication. Des arts numériques à la littérature hypermédiatique, en passant par les webdocumentaires et les jeux vidéo, de nombreux domaines permettent en effet d’étudier ces dichotomies apparemment périlleuses entre représentation et réalité, réel et imaginaire, fiction et documentaire…

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Marcello Vitali-Rosati, « The Writer is the Architect. Editorialization and the Production of Digital Space », Sens Public, décembre 2017.

We live primarily in a digital space. The structure of the territory first appears to us by means of the mediation of digital devices, ones predominately owned by large multinational corporations. This situation implies a huge risk – that of remaining passive while private companies organize and develop these spaces for us. How might we avoid this risk ? Is it possible, in the digital age, for us to be central to the production of the spaces in which we live ? How might literature constitute a tool for the production of the spatial imaginary that enables us to reappropriate the places and territories managed by the information industry ? This paper addesses these questions and attempts to show, on the basis of the theory of editorialization, how writing can be a way of producing the space in which we live.

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Servanne Monjour, « L’écrivain de profil(s)... Facebook. Réflexion autour d'une photographie de profil de Victoria Welby », in David Martens. , Jean-Pierre Montier. , Anne Reverseau. L’écrivain vu par la photographie. Formes, usages, enjeux, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 219‑228.

Opérant la distinction entre l’auteur littéraire et la fonction auteur à laquelle peut désormais prétendre n’importe quel usager de l’outil numérique, Étienne Candel et Gustavo Gomez-Mejia suggèrent qu’« au-delà de la compétence technique de l’auteur, la valeur littéraire relèverait en particulier des connotations attribuées au prestige d’une technologie ou d’une marque à laquelle il associe son nom. Dans ce cadre, l’œuvre littéraire apparaîtrait comme indissociable de la strate des discours tenus à son sujet comme production technique[ref.] ». En d’autres termes, afin d’affirmer la littérarité de son travail d’écriture numérique, l’auteur aurait tout intérêt à s’associer explicitement à la célèbre marque à la pomme plutôt qu’à une autre enseigne de moindre prestige. Car « ce n’est pas tant “lire” qui compte que “lire sur iPhone”, ni tant “écrire” que “écrire sous Java”2 ». Devant un tel constat, sans doute aussi regrettable que problématique (comment évaluer, notamment, ce critère de notoriété? Quelle en serait la pérennité?), notre attention sera immédiatement attirée par une annonce originale...

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Élisabeth Routhier, « Performativité et éthique de la remédiation dans Dora Bruder, de Patrick Modiano », Itinéraires, avril 2017.

La disparition est-elle un événement ? Une fin ? Une figure ? Chez l’écrivain français Patrick Modiano, il semble qu’elle prenne plutôt la forme d’une invitation, d’un point de départ pour une écriture-quête se faufilant dans les mailles de la médiation. Le lien inextricable entre la disparition et la médiation est effectivement à la base de cette analyse de Dora Bruder, roman dont l’ouverture est particulièrement riche pour penser le geste d’écriture d’un point de vue intermédial. Après avoir présenté Dora Bruder comme l’espace d’une écriture-quête performative qui répond à un désir d’immédiateté, j’exposerai certains dispositifs traduisant une éthique de la remédiation. La question de la mémoire, inévitable, traverse à la fois l’écriture de Modiano et la mienne. Une mémoire protéiforme et dynamisée par l’auteur-narrateur.

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Marcello Vitali-Rosati et Servanne Monjour, « Littérature et production de l’espace à l’ère numérique. L’éditorialisation de la Transcanadienne. Du spatial turn à Google maps », @nalyses, vol. 12 / 3, août 2017, p. 198‑229.

À l’heure où l’espace que nous habitons est de plus en plus façonné par les outils numériques, pouvons-nous le façonner en l’éditorialisant ? La littérature peut-elle constituer un outil de production de l’espace ? Peut-elle nous permettre de nous réapproprier les lieux et les territoires en apparence dépossédés de toute valeur littéraire par les géants de l'information ? Pour le savoir, l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur les Écritures numériques a mis en place en 2015 un projet de recherche-action le long de l'autoroute transcanadienne. Cette route mythique qui traverse le Canada d’un océan à l’autre a en effet donné lieu à une large série de productions médiatiques : des images, des vidéos, des cartes, des textes d’histoire, des données numériques, mais aussi des récits littéraires. C’est ainsi que des infrastructures comme l’autoroute, les motels, se mêlent au discours et à l’imaginaire pour construire l'espace. Afin d’étudier cet espace hybride, nous avons entrepris de sillonner nous-mêmes l’autoroute transcanadienne dans un voyage qui nous a menés de Montréal à Calgary. Nous avons rendu compte en temps réel de notre road-trip sur différents réseaux sociaux, de manière à comprendre comment la littérature participe à la production de l'espace à l'ère du numérique en proposant différentes stratégies d'éditorialisation.

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Peppe Cavallari, « Les gestes dans l’environnement numérique : la ponctuation des affects », Revue française des sciences de l’information et de la communication, août 2017.

À travers le prisme d’une approche anthropologique inspirée de la théorie externaliste, ma réflexion se porte sur la morphologie et le rythme des affects résultant de la communication via les outils numériques. Pour situer correctement nos émotions dans leur milieu, je propose ici un modèle spatial différent de celui de l’interface, de manière à reconnaître les affects numériques comme naissant dans l’environnement social produit par notre gestuelle. Je fais l’hypothèse que, lorsqu’elle s’inscrit dans les plate-formes numériques, cette gestuelle crée un contexte de relations tactiles plus encore que visuelles, dont je décris les effets comme des effets de ponctuation (sous leur aspect dynamique) et d’attention (sous leur aspect temporel).

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Enrico Agostini Marchese, « Les structures spatiales de l’éditorialisation. Terre et mer de Carl Schmitt et l’espace numérique », Sens Public, mars 2017.

Comment penser l’espace à l’ère du numérique ? En nous inscrivant dans le sillage du « tournant spatial », nous nous proposons de conjuguer la théorie de l’éditorialisation et la réflexion sur l’espace à l’aide d’une confrontation avec l’ouvrage Terre et mer du théoricien de la géopolitique Carl Schmitt.

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Élisabeth Routhier et Jean-François Thériault, « Performance auctoriale et dispositif littéraire. Autour de Pourquoi Bologne d’Alain Farah », Fabula. Colloques en ligne, février 2017.

Dans une salle de classe de l’Université McGill, à Montréal, un jeune professeur en costume donne une séance de cours. Une cigarette électronique K808 Turbo Voluptueuse est posée sur son bureau pendant qu’il parle tantôt de littérature, tantôt des rapports conflictuels qu’il entretient avec sa mère. Ce professeur s’appelle Alain Farah et il est aussi écrivain. Il a publié un recueil de poésie, Quelque chose se détache du port, avant de faire paraitre son premier roman, Matamore no 29, suivi quelque temps plus tard de Pourquoi Bologne. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « Littérature papier et littérature numérique, une opposition ? », Fabula. Colloques en ligne, février 2017.

Est-ce que les technologies numériques changent la littérature? Peut-on parler d’une “littérature numérique”? Y a-t-il une opposition entre la littérature papier et la littérature numérique? Pour répondre à ces questions, nous pouvons jouer deux cartes contradictoires: celle de la continuité ou celle de la rupture. La première carte nous pousserait à dire qu’il n’existe aucune opposition entre ces deux formes de littérature car, dans les faits, il n’y a que des pratiques qui s’inscrivent toujours dans une continuité. De fait, l’opposition relèverait d’une essentialisation abusive d’une série de pratiques qui ne peuvent ni doivent être essentialisées. La seconde carte nous porterait à affirmer qu’au contraire il y a des différences fondamentales dans les pratiques d’écriture, dans les modèles de diffusion et de réception, dans les formats, dans les supports, etc. Dans ce cas, si l’on veut comprendre ces différences, il est nécessaire de distinguer précisément les deux univers papier et numérique. [...]

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Dominic Forest et Michael E. Sinatra, « Lire à l’ère du numérique Le nénuphar et l’araignée de Claire Legendre », Sens Public, décembre 2016.

Cet article se veut exploratoire en deux temps : une piste de réflexion sur l’impact du numérique sur les sciences humaines, et une lecture de l’essai Le nénuphar et l’araignée de Claire Legendre, publié le 4 février 2015 chez Les Allusifs. Notre hypothèse est qu’il est nécessaire de jeter les bases d’une théorie et d’une pensée du numérique, comme de poursuivre et de favoriser l’implémentation de nouveaux outils de recherche conçus par et pour les humanités, en lien direct avec les questions d’édition, de diffusion, d’encodage, de fouille, de curation, ou encore de visualisation et de représentation des données textuelles, sonores et visuelles. Cet article propose ainsi une première piste d’exploration de l’usage de ces nouvelles possibilités pour la littérature québécoise.

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Chloé Savoie-Bernard et Jean-François Thériault, « Ouvrir le livre et voir l’écran : pratiques littéraires et pratiques numériques », Sens Public, décembre 2016.

Ce dossier s’intéresse à la manière dont s’entrelacent littérature et numérique dans la littérature contemporaine. Puisque le numérique teinte l’ensemble des pratiques humaines, la littérature fait partie des lieux qu’elle investit. Ainsi, la question autour de laquelle s’articulent les textes de ce dossier est donc la suivante : comment pratiques littéraires et pratiques numériques peuvent-elles dialoguer aujourd’hui, et que peut-on dire des interactions qui découlent de ces échanges ? Il ne s’agit pas d’affirmer que toute la production littéraire contemporaine développe un discours sur le numérique, mais bien que les nouvelles possibilités de lecture et d’analyse qui nous sont offertes méritent d’être analysées et mises à l’épreuve.

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Servanne Monjour, Marcello Vitali-Rosati et Gérard Wormser, « Le fait littéraire au temps du numérique. Pour une ontologie de l’imaginaire », Sens Public, décembre 2016.

Souvent conçues comme le vecteur de changements majeurs, les pratiques numériques constituent une occasion de mieux comprendre le fait littéraire en faisant apparaître de manière plus explicite que jamais des aspects ontologiques qui, en tant que tels, ont une valeur atemporelle. En particulier, et c’est l’objet de cet article, le fait numérique donne l’occasion de réinvestir une problématique qui parcourt l’ensemble de la réflexion sur le statut de la littérature depuis Platon et Aristote : celle du rapport entre littérature et réalité, dont Sartre et Derrida avaient déjà œuvré à déconstruire l’opposition au XXe siècle. Selon nous, le numérique souligne l’absence de séparation entre symbolique et non-symbolique, nous empêchant de penser une rupture entre imaginaire et réel. Pour rendre compte de cette structure, nous nous appuierons sur le concept d’éditorialisation, qui vient désigner l’ensemble des dispositifs permettant la production de contenus dans l’espace numérique en tenant compte de la fusion entre espace numérique et espace non numérique. À travers des exemples littéraires – Traque Traces de Cécile Portier et Laisse venir d’Anne Savelli et Pierre Ménard – nous démontrerons comment la littérature participe aujourd’hui à l’éditorialisation du monde, enterrant ainsi définitivement le dualisme imaginaire-réel pour lui préférer une structure anamorphique.

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Peppe Cavallari, « Le Phonopostale et les sonorines : un échec riche d’idées », Cahier Louis-Lumière, 2016, p. 77‑86.

En réfléchissant sur un échec technologique retentissant comme celui du Phonopostale et de ses jolies sonorines, on peut s’interroger sur la relation qui, inévitablement, lie la conception d’un médium à ses usages ainsi qu’aux tendances théoriques et idéologiques prédominantes à une époque donnée. Au tournant d’une évolution socio-technologique qui, au début du siècle dernière, semblait aller vers l’oralisation simultanée, voire téléphonique, de la communication à distance, le Phonopostale constitue un objet étrange et perturbant, qui arrive en retard tout étant en avance sur le futur de support d’enregistrement et de communication. Les idées implicites dans ce dispositif posent des questions très anciennes et des questions nouvelles, dont l’intérêt devient encore plus évident à l’ère du numérique. Certaines application aujourd’hui très populaires exploitent le même principe du Phonopostale tout en les intégrant au téléphone, avec lequel le Phonopostale essayait de rivaliser. Cependant, cet échec technologique, prémonitoire et prématuré, nous démontre, comme le fait par ailleurs le développement de l’ergonomie de nos téléphones portables (qui aujourd’hui sont moins des moyens pour nous faire parler que des instrument d’écriture et d’enregistrement), qu’aucune perspective téléologie ne peut anticiper ce que sera la principale des voies de développement technologique arpentée par la communauté des usagers.

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Marcello Vitali-Rosati, « Éditorialisation », in Gilles Rouet, (éd.). 100 notions. Management et numérique, éd. Gilles Rouet, Paris, Les éditions de l’immatériel, 2017, (« 100 notions »), p. 102‑104.

L'éditorialisation désigne l'ensemble des dynamiques qui produisent et structurent l'espace numérique. Ces dynamiques sont les interactions des actions individuelles et collectives avec un environnement numérique particulier.

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Cornelia Funke, Coeur d’encre, trad. Marie-Claude Auger, Paris, Folio, 2017, (« Junior »).

Meggie, douze ans, vit seule avec son père, Mo. Comme lui, elle a une passion pour les livres. Mais pourquoi Mo ne lit-il plus d'histoires à haute voix ? Ses livres auraient-ils un secret ? Leurs mots auraient-ils un pouvoir ? Un soir, un étrange personnage frappe à leur porte. Alors commence pour Meggie et Mo une extraordinaire aventure, encore plus folle que celles que racontent les livres. Et leur vie va changer pour toujours...

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Enrico Agostini Marchese, « Montréal dans la littérature numérique contemporaine. Ville, flâneries et dérives », Interfaces Brasil/Canadá, Revista Brasileira de Estudos Canadenses, vol. 17 / 3, 2017, p. 50‑60.

Qu’est-ce que la représentation d’une ville ? À travers une analyse des ouvrages du philosophe français Henri Lefebvre sur la production de l’espace et du sociologue américain Kevin Lynch sur la construction de l’image de la ville, nous essayerons d’appliquer leurs réflexions au projet collaboratif Dérives, chantier littéraire numérique mené par des écrivaines et écrivains montréalais. De cette façon, nous nous interrogerons sur la façon dont la littérature et le numérique modifient la construction de l’image de la ville de Montréal.

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Marcello Vitali-Rosati, « « Littérature numérique » : changements et continuité », TicArtToc, 2016, p. 32‑35.

Les technologies numériques changent-elles vraiment la littérature? Peut-on parler d'une littérature numérique? Y a-t-il opposition entre la littérature papier et la littérature numérique? D'une part, on pourrait dire qu'il n'existe aucune opposition entre ces deux formes de littérature cas, dans les faits, il n'y a que des pratiques qui s'inscrivent toujours dans une continuité. D'autre part, on pourrait affirmer qu'au contraire il y a des différences fondamentales dans les pratiques d'écritures, dans les modèles de diffusion et de réception, dans les formats, dans les supports, etc. Cet article explore ces deux perspectives.

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Joëlle Le Marec et Nicolas Sauret, « Archivage de répétitions et médiations du spectacle vivant. Le cas du projet spectacle en ligne(s) », Les Cahiers du numérique, vol. 12 / 3, septembre 2016, p. 139‑164.

Cet article revient sur les résultats du programme Spectacle en ligne(s) à partir desquels une réflexion est menée sur le changement de nature de l’archive nativement numérique et de son statut culturel. La constitution d’une archive vidéo annotée des répétitions de deux spectacles vivants nous a permis d’explorer les médiations de l’archive dans le contexte culturel. Notre réflexion sur la médiation se positionne ainsi à la croisée de l’innovation institutionnelle en la matière, et des problématiques scientifiques liées à l’archive numérique. À travers les expérimentations d’éditorialisation de l’archive, menées lors du projet, l’article introduit l’idée que l’archive nativement numérique n’accède au statut d’objet culturel qu’au travers de ses usages, lors de la génération des formes intermédiaires propre à l’éditorialisation de l’archive.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Regards de la modernité. Simulacre et négativité dans Les Carnets de Malte Laurids Brigge et On tourne », @nalyses, vol. 11 / 3, septembre 2016, p. 163‑182.

Cette étude entend proposer une lecture comparative de deux romans européens, chronologiquement et thématiquement voisins, que l’on associe au mouvement général du modernisme littéraire : Les Carnets de Malte Laurids Brigge (1910) de Rainer Maria Rilke et On tourne (1915) de Luigi Pirandello. Il s’agira essentiellement de montrer en quoi ces textes donnent à voir le monde moderne à travers une série d’images marginales, qui s’agencent et se modulent alors que les personnages du récit progressent vers leur inévitable fin. Plus particulièrement, en portant notre attention sur les représentations de la vie parisienne chez Rilke et du fonctionnement d’un grand studio de cinéma chez Pirandello, nous verrons comment ces romans tentent d’instaurer une critique interne du progrès et de ses avatars.

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Servanne Monjour, La littérature à l’ère photographique : mutations, novations, enjeux : de l’argentique au numérique, Montréal, Université de Montréal et Université Rennes 2, 2016, 477 p.

Désormais, nous sommes tous photographes. Nos téléphones intelligents nous permettent de capter, de modifier et de partager nos clichés sur les réseaux en moins d’une minute, tant et si bien que l’image photographique est devenue une nouvelle forme de langage. Réciproquement, serions-nous également tous écrivains ? Il existe en effet une véritable légitimité historique à penser que la notion d'écrivain, comme celle de photographe, s'étend le long d'un paradigme allant de la « simple » possession d'une aptitude technique jusqu'à la gloire des plus fortes figures de la vie culturelle collective. Cette thèse vise à déterminer comment se constitue une nouvelle mythologie de l’image photographique à l’ère du numérique, comprenant aussi bien la réévaluation du médium argentique vieillissant que l’intégration d’un imaginaire propre à ces technologies dont nous n’avons pas encore achevé de mesurer l’impact culturel sur nos sociétés. À cet égard, la perspective littéraire est riche d’enseignements en termes culturels, esthétiques ou même ontologiques, puisque la littérature, en sa qualité de relais du fait photographique depuis près de deux siècles, a pleinement participé à son invention : c’est là du moins l’hypothèse de la photolittérature. En cette période de transition technologique majeure, il nous revient de cerner les nouvelles inventions littéraires de la photographie, pour comprendre aussi bien les enjeux contemporains du fait photographique que ceux de la littérature. Nowadays, we are all photographers. Our smart phones allow us to take, edit and share our snapshots on social media in less than a minute, to the extent that the photographic image has become a new form of language. Reciprocally, have we all become writers as well? There truly is historical legitimacy in seeing the notion of the writer, like that of the photographer, as spanning a paradigmal spectrum, running from “simple” possession of technical aptitude, to the glory of the loftiest figures in our collective cultural life. This thesis aims to determine how the new mythology around the photographic image takes shape in the digital age, while also re-evaluating the aging medium of film, as well as integrating a newly imagined sphere of ideas surrounding these new technologies, for which we have yet to measure the cultural impact on our societies. In this respect, a literary perspective is rich in cultural and even ontological lessons, since literature has interacted with photography for nearly two centuries, and thus contributed to its invention : this is at least the central hypothesis of photoliterature. In this period of major technological transition, we must therefore identify photography’s new literary inventions, so that we can better understand the contemporary issues surrounding both the worlds of photography and literature.

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Marcello Vitali-Rosati, « Qu’est-ce que l’éditorialisation? », Sens Public, mars 2016.

Cet article présente les résultats de huit ans de travail sur le concept d’éditorialisation, réalisés dans le cadre du séminaire international « Écritures numériques et éditorialisation » que j’ai coorganisé avec Nicolas Sauret depuis 2008. Je propose de définir l’éditorialisation comme l’ensemble des dynamiques qui produisent l’espace numérique. Ces dynamiques peuvent être comprises comme les interactions d’actions individuelles et collectives avec un environnement numérique. À partir de cette définition je propose de décrire le fonctionnement des instances d’autorité dans l’espace numérique.

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Marcello Vitali-Rosati, « The Chiasm as a Virtual - A Non-Concept in Merleau-Ponty’s Work (with a Coda on Theatre) », in Merleau-Ponty and the Art of Perception, North Carolina University Press, 2016.

Philosophers and artists consider the relevance of Maurice Merleau-Ponty’s philosophy for understanding art and aesthetic experience. This collection of essays brings together diverse but interrelated perspectives on art and perception based on the philosophy of Maurice Merleau-Ponty. Although Merleau-Ponty focused almost exclusively on painting in his writings on aesthetics, this collection also considers poetry, literary works, theater, and relationships between art and science. In addition to philosophers, the contributors include a painter, a photographer, a musicologist, and an architect. This widened scope offers important philosophical benefits, testing and providing evidence for the empirical applicability of Merleau-Ponty’s aesthetic writings. The central argument is that for Merleau-Ponty the account of perception is also an account of art and vice versa. In the philosopher’s writings, art and perception thus intertwine necessarily rather than contingently such that they can only be distinguished by abstraction. As a result, his account of perception and his account of art are organic, interdependent, and dynamic. The contributors examine various aspects of this intertwining across different artistic media, each ingeniously revealing an original perspective on this intertwining.

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Michael Nardone, « On settler conceptualism », Jacket2, février 2016.

My initial engagement with and understanding of the expanded practices of Conceptual writing is situated within a particular geography — Denendeh, or the Northwest Territories of Canada — during the proposed Mackenzie Valley Gas Project hearings held throughout the territory. The purpose of the proposed pipeline was to pump natural gas from Arctic Ocean reserves south across the entire territory to Alberta, where it would fuel the production of tar sands oil. Many considered the project to be “basin-opening,” meaning that it would serve as a main artery for dozens, if not hundreds, of smaller pipelines that would tap into it, accelerating the infectious spread of Alberta’s boom-and-bust petro-economics throughout the North. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « What is editorialization ? », Sens Public, janvier 2016.

This paper is the result of eight years of work on the concept of editorialization that was done in the context of the international seminar “Écritures numériques et éditorialisation”, which I have been co-organizing with Nicolas Sauret since 2008. I propose a definition of editorialization as the set of dynamics that produce and structure digital space. These dynamics can be understood as the interactions of individual and collective actions within a particular digital environment. Starting from this definition I try to describe how authority works in digital space.

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Marcello Vitali-Rosati, « Pornspace », Medium, 2016, p. 307‑317.

Du pornographique au numérique : homologie normative dans deux espaces contraints. La pornographie subvertit les règles de notre « espace principal » : elle implique ainsi la production d’un espace autre, celui que Foucault appelait « hétérotopie ». Beatriz Preciado a déjà souligné cet aspect en proposant le terme de « pornotopie ». L’hétérotopie est un espace réel mais parallèle à « l’espace principal » où se déroule la majorité de la vie sociale. [...]

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Michael Nardone, « Skirmish at the Oasis: On Sonic Disobedience », Leonardo Music Journal, vol. 26, 2016, p. 93‑96.

In this article the author theorizes how the idea of a sonic avant-garde resounds today. Focused on technics of noise and site specificity, the author describes the sounds and sites of the Idle No More round dance interventions of the winter of 2012–2013 and hears these protests via the dissonant transmission of the sonic practices and geographical-racial theories of the historical avant-garde.

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Michael Pidd, « Wearable Books », in Rebecca E. Lyons, Samantha J. Rayner, (éds.). The Academic Book of the Future, éds. Rebecca E. Lyons et Samantha J. Rayner, London, Palgrave Macmillan UK, 2016, p. 18‑23.

This chapter explores a dystopian world in which technology has become pervasive throughout academic discourse, controlling the way in which books are authored, read, cited, and assessed. However, this is also a parody of the present: our obsession with data and metrics; our suspicion of consumer technology; and our unspoken feeling that there are perhaps too many academic books in the world. Above all else, this chapter seeks to reinforce the importance of books as the carriers of ideas.

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Christelle Dabos, Les fiancés de l’hiver, vol. 1, Paris, Gallimard jeunesse, 2016. 4 vol., (« La Passe Miroir »).

"Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Fiancée de force à l'un des héritiers d'un clan du Pôle, elle quitte à regret le confort de sa famille. La jeune femme découvre ainsi la cour du Seigneur Farouk, où intrigues politiques et familiales vont bon train. Loin de susciter l'unanimité, son entrée dans le monde devient alors l'enjeu d'un complot mortel." -- from back cover

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Peppe Cavallari, « Safety check : réseaux numériques et sentiment de sécurité », Sens Public, novembre 2015.

La fonction de contrôle d’absence de danger (safety check) activée par Facebook lors des attentats terroristes à Paris, nous a permis d’acceder à un ultérieur niveau d’intimité, nous entrelaçant encore une fois de plus au réseau dont nous faisons partie et qui fait autant partie de nous. Le rôle assumé par la plateforme de Zuckerberg pendant cette nuit de terreur, pose autant de questions philosophiques sur la relation entre individuel et collectif que de problèmes politiques sur l’institutionnalisation d’une entreprise privée, forte d’une infrastructure transversale aux limites de l’appartenance nationale de tout en chacun et qui, aujourd’hui, hors du web n’a pas de compétiteurs dans une capacité de plus en plus cruciale : celle de nous saisir en tant que élément d’un réseau.

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Peppe Cavallari, « « À quoi rêvent les algorithmes ? » Le dernier ouvrage de Dominique Cardon », Sens Public, novembre 2015.

Pour ceux qui suivent les pistes de la recherche menée depuis plusieurs années autour des enjeux sociaux-politiques de la technologie par Dominique Cardon, ce dernier ouvrage était très attendu et marque l'achèvement temporaire d’une réflexion visant à déchiffrer la logique des algorithmes (en interprétant les rêves) qui s’annonçait dans les travaux précédents. [...]

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Peppe Cavallari, « L’importance d’un avertissement : une lecture de « L’homme imbibé. De l’oral au numérique : un enjeu pour l’avenir des cultures? » », Sens Public, octobre 2015.

Tout profond changement comporte des aspects qui font surface, s’épanouissant dans leur évidence et leur actualité, attirant ainsi immédiatement l’attention et sollicitant facilement une série de réflexions et d’analyses, et d’autres aspects moins actuels ou plus hypothétiques, se déguisant dans une sorte de latence dont les facteurs fondamentaux sont déjà à l’œuvre mais d’une façon presque imperceptible et subreptice. [...]

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Servanne Monjour, « Dibutade 2.0 : la « femme-auteur » à l’ère du numérique », Sens Public, septembre 2015.

Prenant le parti d’étudier la culture numérique émergente selon des rapports de continuité plutôt que de rupture, cet article envisage la question de l’auctorialité féminine sur le web au regard du mythe antique de Dibutade. Il semble en effet que Dibutade, en sa qualité de figure fondatrice de nombreuses pratiques artistiques, nous permet de porter un éclairage tout à fait intéressant sur la façon dont certaines bloggeuses affirment leur statut de femme auteur, jouant rôle majeur et moteur dans l’émergence et la reconnaissance d’une littérature numérique (conçue en ligne, publiée en ligne). Les analyses conduites dans cet article entendent souligner le potentiel esthétique de certaines pratiques d’écriture en ligne souvent ignorées par les études littéraires : les profils Facebook, les blogues érotiques voire pornographiques.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Archéologies de soi et marges de la modernité. L’écriture de l’enfance dans Du côté de chez Swann et Mort à crédit », @nalyses, vol. 10 / 3, septembre 2015, p. 247‑275.

À partir des œuvres thématiquement et chronologiquement rapprochées que sont Du côté de chez Swann et Mort à crédit, le présent article tente de conjuguer la dimension autobiographique de l’écriture de l’enfance avec la découverte du monde moderne, que le roman orchestre alors même qu’il la met en crise. Le point de départ et le fil rouge de cette réflexion sont à trouver dans les théories littéraires de l’archéologie philosophique de Foucault, pour qui la littérature représente une redistribution des signes de la société ainsi qu’une marge dans laquelle l’ordre de l’histoire vient s’échouer et se redistribuer. Chez Proust comme chez Céline, la naïveté propre à l’enfance est réinvestie d’une primitivité critique qui permet une reprise réflexive de l’existence et de l’écriture.

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Thomas Carrier-Lafleur et David Bélanger, « Le café ou le néant. Enquête sur l’absurde dans le café romanesque français des années 1930-1950 », Implications philosophiques, juillet 2015.

À travers la thématique de la représentation littéraire du concept philosophique de l’absurde, ou, pour le dire autrement, le thème de la minceur de l’existence, le présent article souhaite faire la lumière sur un sujet majeur du roman moderne de la première moitié du vingtième siècle : celui des cafés. Comme nous l’apprend Roquentin dans La Nausée ou Sartre dans L’Être et le néant, le café est un lieu où l’existence se remarque, se pèse et s’étudie. C’est ainsi que nous nous intéresserons à l’opposition entre le café, lieu en apparence fixe et routinier, et la rue, pleine d’agitation et de renversements. C’est grâce à ce jeu entre le repos et la vitesse propre à la dialectique du café et de la rue que le roman est en mesure de réfléchir l’existence moderne et, par conséquent, la sienne. Cette enquête sera menée à travers la lecture de deux romans qui ont été choisis pour leur complémentarité temporelle et thématique : d’une part, Le Chiendent (1933) de Raymond Queneau et, d’autre part, Les Gommes (1953) d’Alain Robbe-Grillet.

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Michael E. Sinatra et Stéfan Sinclair, « Repenser le numérique au 21ème siècle », Sens Public, février 2015.

Le constat duquel part notre idée de colloque est très simple : tout le monde s’accorde à dire que la réflexion sur le numérique est une priorité, mais l’on est encore loin d’avoir une définition précise des méthodes pour développer cette dernière, des œuvres et des auteurs à considérer comme référents dans ce domaine et d’un langage qui puisse être partagé par la communauté des chercheurs et compris par le grand public. L’analyse du monde numérique doit donc être en premier lieu une réflexion sur la culture numérique et non seulement sur les outils. Pareillement, avec le changement des supports, des modalités de publication, des mécanismes de visibilité, d’accessibilité et de circulation des contenus, c’est l’ensemble de notre rapport au savoir qui se trouve remis en question. Il est nécessaire de mettre en place une recherche qui puisse avoir une fonction structurante dans le développement d’une théorie et d’une pensée du numérique mais aussi dans l’implémentation de nouveaux outils de recherche et de visualisation conçus pour les humanités. Le numérique touche désormais l’ensemble de notre vie. Nous vivons dans une société numérique et dans une culture numérique. Les transformations qui ont engendré ce monde numérique se sont produites très rapidement et n’ont pas laissé le temps de développer une réflexion structurée capable de les comprendre. Il est impératif de créer au plus vite des repères théoriques permettant de situer notre culture numérique par rapport à notre vision du monde et aux catégories conceptuelles qui ont structuré nos valeurs, nos traditions et notre imaginaire.

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Marcello Vitali-Rosati, « La littérature numérique, existe-t-elle? », Digital Studies / Le champ numérique, février 2015.

Cet article essaie d’analyser la définition de “littérature électronique” donnée par l’Electronic Literature Organization et de comprendre le rapport entre littérature électronique et littérature numérique. La thèse défendue ici est que ce changement d’adjectif cache un changement du statut théorique de l’objet que l’on essaie de définir. Il y a encore quelques années, la définition de la littérature électronique s’axait sur les outils utilisés pour produire les œuvres littéraires et les analyses critiques se concentraient alors sur des objets produits à l’aide de nouvelles technologies. Le passage à l’adjectif “numérique” détermine un changement de perception : désormais, on se réfère davantage à un phénomène culturel qu’aux outils technologiques et, dans cette perspective, l’enjeu n’est plus d’étudier les œuvres littéraires produites grâce à l’informatique, mais de comprendre le nouveau statut de la littérature à l’époque du numérique. Pour démontrer cette thèse, l’article propose l’analyse d’un exemple littéraire récent : la trilogie 1984 d’Éric Plamondon.

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Thomas Carrier-Lafleur, « « Le contraire de l’espace ». La place de la littérature chez Blanchot, Céline et Foucault », Word and Text, vol. 5 / 1‑2, 2015, p. 107‑122.

Le présent article n’est pas une étude comparée des œuvres de Blanchot, de Céline et de Foucault. Notre ambition est beaucoup plus ciblée : ce que nous aimerions expérimenter, à travers une série d’analyses et de remarques, c’est la place qu’occupe la littérature dans ces œuvres qui, même si elles ne se ressemblent pas, sont pourtant essentiellement analogues, car elles travaillent toutes trois le thème du dehors, inséparable du nom de Blanchot. Dans ces trois projets, la littérature est investie d’une tâche semblable, celle qui consiste à arpenter les lieux de la pensée propre au vingtième siècle. Or ces explorations ont pour effet de déplacer le noyau dur de l’ordre, des discours et du savoir, au profit de nouveaux espaces décentrés, ceux-là mêmes dans lesquels la parole littéraire trouve son berceau. Lieux atopiques, Thomas l’Obscur, Voyage au bout de la nuit et Les Mots et les choses dessinent la carte négative des expériences de l’ordre à l’ère de la modernité.

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Thomas Carrier-Lafleur et Guillaume Lavoie, « La réflexion médiatique dans Kid Sentiment de Jacques Godbout », Nouvelles vues. Revue sur les pratiques et les théories du cinéma au Québec, 2015.

Réalisé en 1967 et sorti en 1968, Kid Sentiment propose une réflexion dont le sujet est au moins double. D’un côté, il s’agit d’enquêter sur la « jeunesse d’aujourd’hui », grâce à la participation de deux membres du groupe rock Les Sinners, François Guy et Louis Parizeau, accompagnés de leurs deux amies de cœur, Andrée Cousineau et Michèle Mercure, quatre jeunes gens qui pour l’occasion incarnent des adolescents très « à gogo » en pleine découverte de la carte de Tendre. Par un maillage très serré de modes de communications, dont le présent article proposera l’analyse structurale, Godbout explore les différentes situations et thématiques constitutives de l’imaginaire de cette jeunesse « gogo » ou « yéyé ». D’un autre côté, ce treizième film sert de laboratoire réflexif pour le réalisateur, dans la mesure où à la question symbolique « qu’est-ce que la jeunesse en 1967-68? » s’ajoute une réflexion formelle sur le statut du cinéma direct, dont Kid Sentiment représente une manifestation tardive, et en cela maniériste.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Le mystère Littérature : la vocation « marginale » chez Foucault, Proust et Cendrars », Cygne noir. Revue d’exploration sémiotique, 2015.

Le présent article sera divisé en deux temps, qui communiquent dans la mesure où ils développent le même problème à partir de deux points de vue connexes. Premièrement, il sera question de la pensée littéraire que déploie l’entreprise archéologique du « premier » Michel Foucault (soit du milieu des années 1950 jusqu’à la publication de Les mots et les choses en 1966). L’intérêt de cette pensée réside en sa tentative de rendre simultanée autant une archéologie du savoir qu’une archéologie littéraire, dans la mesure où les œuvres de la littérature, plutôt que de reproduire « l’état des signes », viennent y ajouter un incommensurable mystère. On trouve ainsi chez Foucault l’idée que la littérature à l’ère de la modernité représente un mystérieux appel du « dehors » – c’est-à-dire de l’être pur du langage, lieu aussi paradoxal qu’insituable –, que l’écrivain devra instaurer au sein de sa propre existence. Dans un deuxième temps, seront analysées à titre d’illustrations critiques les entreprises littéraires contraires mais complémentaires de Proust et de Cendrars, en ce qu’elles permettront de mettre en relief ce « mystère » dont la littérature moderne est devenue le signe.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Le roman d’apprentissage à l’ère de la modernité : Foucault, Pirandello, Aragon et le spectacle du siècle », @nalyses, vol. 10 / 1, 2015, p. 240‑274.

Au carrefour des discours philosophiques, historiques et fictionnels sur la modernité, cet article entend arpenter la question – essentiellement littéraire – du regard de la contemporanéité, telle que posée par l’entreprise archéologique de Michel Foucault et récemment reprise par Giorgio Agamben. Après une démonstration qui soulèvera directement les diverses problématiques de cette question, seront étudiées leurs remédiations romanesques, grâce à une analyse comparée des romans d’apprentissage de la posture contemporaine que sont On tourne (1915) de Luigi Pirandello et Anicet ou le Panorama, roman (1921) de Louis Aragon. On verra en quoi la réflexion formelle sur la littérature en tant que question posée à la modernité est inséparable d’une réflexion théorique et historique sur ses conditions et ses effets.

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Marcello Vitali-Rosati, « Paratexte numérique : la fin de la distinction entre réalité et fiction? », Cahiers ReMix, vol. 1 / 5, 2015.

L’idée que je voudrais essayer d’explorer est la suivante: les éléments paratextuels ont une fonction de seuil entre le hors-texte et le texte; par ce biais, ils nous permettent aussi le passage entre le niveau extradiégétique et le niveau diégétique, et, finalement, dans le cas de la littérature, entre réalité et fiction. Si ce modèle est assez défini dans le cas de l’édition papier, l’espace numérique a tendance à le rendre de plus en plus flou. Dans le Web, tout est texte et/ou paratexte; le même élément textuel (une adresse URL, par exemple) peut servir pour déclarer un passage à la fiction ou pour nous faire acheter quelque chose sur un site de ventes en ligne, ou encore pour regarder la météo ou pour gérer notre compte en banque.

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Michael E. Sinatra, « Promoting Open Access and Innovations: From Synergies to Le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques », Scholarly and Research Communication, vol. 6 / 4, 2015.

This article discusses the relationship between digital humanities and disciplinary boundaries in the last decade, primarily in the context of the national project Synergies. It offers first an overview of Synergies as a concrete example of the way technological change impacts the very notion of disciplines by trying to create a platform that was interdisciplinary by nature, then discusses the creation of a new Digital Humanities centre in Québec—Le Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques – and the ways it was conceived as encompassing a range of disciplinary approach.

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Servanne Monjour, « Les virtualités du sténopé dans « Le Retour imaginaire » d’Atiq Rahimi », in Jean-Pierre Montier, (éd.). Transactions photolittéraires, éd. Jean-Pierre Montier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, (« Interférences »), p. 359‑371.

Depuis quelque temps déjà, le bruit court que nous serions entrés dans « l'ère du virtuel», sans que l'on sache très bien ce qu'une telle expression signifie - et qui, d'ailleurs, cache une grande confusion avec l'avènement des nouvelles technologies numériques. Si, incontestablement, l'outil numérique aura marqué le tournant du XXIe siècle, la révolution souvent promise se traduit par davantage de permanences que de ruptures: c'est ainsi que, dans le champ de la photographie, on n'en finit plus d'attendre la disparition définitive de l'argentique, dont la mort est sans cesse reprogrammée. [...]

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Jean-Marc Larrue, Théâtre et intermédialité, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015, 458 p., (« Arts du spectacle. Images et sons, 1564 »).

"Théâtre et intermédialité propose une première application en français, à grande échelle et sur des objets variés – analyses de spectacles, modes de production, discours théoriques – des concepts intermédiaux, ou de concepts repris par l'intermédialité, à l’univers du théâtre. Si les études intermédiales, qui sont nées dans le sillage de la « révolution numérique », ont à peine trente ans, les processus qu’elles contribuent à mettre au jour remontent bien au-delà de cette dernière vague technologique majeure. Le théâtre en offre une très bonne illustration. Art deux fois millénaire, le théâtre est l’une des pratiques intermédiales les plus anciennes et les plus connues. L’intermédialité désigne à la fois un objet, une dynamique et une approche. Comme objet, elle concerne les relations complexes, foisonnantes, instables, polymorphes entre les médias. Cela touche autant des valeurs, des protocoles, des savoirs que des technologies qui passent ainsi, selon les modalités les plus diverses, d’un contexte médial à un autre. Comme dynamique, l’intermédialité est ce qui permet l’évolution, la création et le repositionnement continuel des médias, parfois aussi leur disparition : la dynamique intermédiale produit aussi des résidus (qu’on pense à la machine à écrire). Il découle de cela la nécessité d’une approche originale susceptible de mieux comprendre cet objet et cette dynamique. Les dix-neuf articles de cet ouvrage, en même temps qu’ils explorent le théâtre selon une perspective intermédiale, montrent bien la diversité des phénomènes intermédiaux et des approches qu’on peut en avoir au théâtre comme dans d’autres pratiques."-- Page 4 de la couverture.

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« Introduction », in Jean-Marc Larrue, (éd.). Théâtre et intermédialité, éd. Jean-Marc Larrue, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015, (« Arts du spectacle. Images et sons »), p. 13‑23.

On imagine mal aujourd'hui un « spectacle » théâtral qui ne recourrait pas aux technologies de reproduction du son, c'est-à-dire à des « projections » sonores. Ce qui est aujourd'hui la règle était pourtant l'exception il y a moins d'un demi-siècle. Cette anecdote soulève des questions qui sont au coeur de la réflexion intermédiale : la place de la technologie et sa « naturalisation », le rôle des dispositifs, l'agentivité des « usagers », les rapports entre médias et médiations, l'institutionnalisation des pratiques médiatiques, etc. [...]

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Michael Nardone, « LISTEN! LISTEN! LISTEN! Jackson Mac Low’s Phonopoetics », AModern, 2015.

It is from within these protean constructions of sound and sense that I want to begin this listening of Mac Low’s 1971 performance at Sir George Williams University (SGWU) in Montreal. The earliest recording of a performance presently available by the American poet, composer, and multimedia performance artist, the 1971 phonotext presents an entirely undocumented mode of Mac Lowian composition. No other recording of Mac Low captures the breadth of his compositions from the mid-1950s through to the early 1970s, and no other presents his extensive use of phonotextual materials in performance. In this essay, I trace out these undocumented aspects of Mac Low’s phonopoetics through a close listening of the performance that always keeps in mind the wider contexts in and through which these compositions make noise. Here, I pursue the ways in which Mac Low’s sonic architectures resonate aspects of his moment’s soundscape – of the Vietnam War, counter-cultures, mass protests and mass media – as he performs a “critical remixing” of his own personal archive of sounds.

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Michael Nardone, « We Are the Amp: On the Human Microphone », in Public Poetics. Critical Issues in Canadian Poetry and Poetics, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 2015, p. 289‑311.

Poetic forms emerge out of public contexts of language, as response, as confrontation. The emergent contexts of forms more traditionally situated within poetic practice have been explored and described widely—for example, the metrical devices of Ancient Greek verse as mnemonic aids for the oral circulation of information across space, and the sestina’s repetitive structure that allowed one to showcase both craft and improvisation during feasts or gatherings.

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Laura Mandell, Breaking the book: print humanities in the digital age, 2015.

"Breaking the Book compares and contrasts the print with the digital revolution, emphasizing that those with one foot in manuscript and coterie print cultures have much to reveal to those of us who straddle mass print and new media. Along with altering our notions of what constitutes a "book," the transformation of the printed page to digital text has forced us to question long-held methodologies in literary criticism. In this new manifesto, noted media and digital humanities scholar Laura Mandell explores the cognitive consequences and emotional effects of human interactions with physical books, revealing why the traditional humanities disciplines are resistant to "digital" humanities."--Jacket.

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Samuel Huron, Nicolas Sauret et Raphael Velt, « Design MetaData - Retour d’expérience sur un atelier de design interactif interdisciplinaire dans une démarche d'innovation ouverte », Interfaces numériques, vol. 3 / 2, 2014, p. 269‑288.

Le terme interface a-t-il la même signification pour un étudiant en design que pour un étudiant en ingénierie ? Au-delà de la différence de définition, quels savoir-faire doivent déployer ces étudiants pour travailler ensemble dans un contexte étudiant comme professionnel ? C'est à ce type de question que nous tentons de répondre à travers la conception et la mise en place d'un atelier interdisciplinaire d'enseignement du design interactif. L'atelier regroupe depuis 3 ans des designers et des développeurs de différentes écoles, constitués en équipes dans le but de réaliser des prototypes d'interfaces sur une thématique donnée. À défaut d'apporter une recette simple à mettre en place pour résoudre la question de l'interdisciplinarité dans l'enseignement du design, ce texte revient sur les trois années d'expérience accumulée et propose une analyse des erreurs et réussites d'un atelier en constante évolution.

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Peppe Cavallari, « Âme et iPad de Maurizio Ferraris », Sens Public, octobre 2014.

Je commencerais par un avertissement : Âme et iPad met celui qui s'essaye à une recension devant un choix embarrassant, celui entre sa version papier, traduction de l'ouvrage en italien, et son inédite version numérique augmentée (disponible ici : http://www.parcoursnumeriques-pum.ca/ameetipad). L'édition augmentée fournit un texte « interactif » sollicitant l'implication et l'imagination du lecteur qui créé son propre parcours de lecture à l'aide d'un appareillage de contenus additionnels tels que des notes, des références, des vidéos (où l'auteur présente le livre, les différents chapitres et certains concepts clés). [...]

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Élisabeth Routhier, « Remédiation et interaction dans le milieu textuel », Sens Public, octobre 2014.

Le texte littéraire est un milieu dans lequel différentes relations intermédiales peuvent prendre forme. En empruntant la notion de remédiation à Bolter et Grusin et en la déplaçant des technologies numériques vers le roman, cet article définit, dans un premier temps, trois procédés par lesquels le texte peut convoquer des modes appartenant conventionnellement à d’autres formes de médiation. Les points de rupture que ces procédés impliquent sont ensuite abordés à partir de théories de la lecture, pour justifier l’hypothèse selon laquelle un roman ayant une forte dynamique intermédiale peut accroître le degré d’activité du lecteur. Le roman Océan mer sert de terrain d’analyse pour expliciter le dynamisme des interactions qui caractérisent une telle production intermédiale.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Virtualités de Blaise Cendrars. La référence cinématographique à l’œuvre dans l’écriture du reportage », Trans-. Revue de littérature générale et comparée, octobre 2014.

S’intéressant essentiellement à sa production romanesque et à son activité journalistique, le présent article aborde la question de la référence cinématographique dans la vie et l’œuvre de Blaise Cendrars. À partir de Baudelaire et du « Peintre de la vie moderne », il sera d’abord question de la nature de l’artiste et de la figure du reporter à l’ère de la modernité des images mécaniques. Cette réflexion permettra ensuite de juger de la postérité du personnage baudelairien chez Cendrars, avec Dan Yack, son roman le plus énigmatique. Finalement, il sera montré en quoi le grand reportage de 1936 Hollywood, la Mecque du cinéma peut être lu comme un métareportage qui synthétise tous ces enjeux. C’est dans ce texte que Cendrars livre sa vision la plus audacieuse de l’art et de l’industrie cinématographiques, et que cette vision peut également servir de clé de lecture générale pour l’hétérogénéité de son œuvre littéraire.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Opening Night et la remédiation théâtrale. « Film-balade » ou film « tragique » ? », Études littéraires, vol. 45 / 3, 2014, p. 43‑63.

S’inspirant à la fois de la critique deleuzienne du « nouvel Hollywood » et de la dialectique métaphysique de l’apollinien et du dionysiaque telle que pensée par Nietzsche dans La Naissance de la tragédie, nous souhaitons interroger ici quelques-uns des modes sur lesquels le théâtre habite le cinéma. Par suite, afin de déplacer légèrement l’angle sous lequel on envisage habituellement l’adaptation et pour profiter ainsi d’un changement de point de vue, nous préfèrerons à la problématique du théâtre filmé le concept de « filmer le théâtre ». Nous explorerons celui-ci à partir d’une analyse du film Opening Night de John Cassavetes (1977), où la crise d’une actrice qui se trouve entre deux âges constitue, pour le réalisateur, et donc pour le septième art, une occasion de produire de la nouveauté théâtrale.

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Peppe Cavallari, « Une réflexion philosophique inédite sur le web. Une lecture de « L’être et l’écran. Comment le numérique change la perception » de Stéphane Vial », Sens Public, janvier 2014.

[« L'être et l'écran » de Stéphane Vial] ne se limite pas à revendiquer le droit des philosophes, un droit désormais reconnu, à s'occuper de web, d'applications, d’algorithmes et d'interfaces : il va bien au-delà de cette constatation pour encadrer l'ensemble des instruments techniques qui engendrent le web dans la pertinence d'une analyse philosophique, voire phénoménologique, qui les prend en compte en tant qu'instruments « phénoménotechniques », instruments qui « font le monde et nous le donne » et déterminent « la qualité de notre expérience d'exister ».

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Servanne Monjour, « La victoire du lobby gallinacé, ou les enjeux de la révolution numérique dans l’oeuvre photofictionnelle de Joan Fontcuberta », Aletria, vol. 24 / 2, 2014, p. 221‑230.

Face à l’émergence de la culture numérique, le marché de l’image subit depuis plusieurs années une série de mutations : obsolescence de l’argentique, difficultés des services photos de la presse écrite. Quel écho donnent les artistes, photographes ou écrivains, à cet état de crise avant tout économique du fait photographique? Assisterait-on vraiment à la mort du photographique? Cet article propose de mesurer l’impact de la révolution numérique à travers le prisme des photofictions de Joan Fontcuberta. Rejetant aussi bien les interprétations téléologiques qu’apocalyptiques de cette transition technologique, Joan Fontcuberta prend acte d’une désindexation du fait photographique, et signe une oeuvre résolument photolittéraire.

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Marcello Vitali-Rosati, « Les algorithmes de l’amour », MuseMedusa, 2014.

Les sites de rencontres – en anglais Online dating systems – ont, depuis plusieurs années, acquis une place centrale dans nos pratiques sociales. Comment analyser ce phénomène? Comment le comprendre? La question n’est pas tant de savoir si les sites de rencontres donnent ou non lieu à de «vraies» rencontres, mais plutôt sur quels types de valeurs ils se basent et quelles valeurs ils produisent. En d’autres mots, il est nécessaire d’essayer de comprendre l’idée d’amour telle qu’elle est proposée par ces services. Je me concentrerai ici sur les sites qui sont explicitement axés sur l’idée d’amour : l’objectif de ces plateformes est de rendre possible une rencontre à partir de laquelle pourra naître une relation amoureuse durable. Dans cet article j’essaierai de comprendre quelle conception de l’amour se cache derrière les règles des algorithmes de ces sites.

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Marcello Vitali-Rosati, « Les revues littéraires en ligne : entre éditorialisation et réseaux d’intelligences », Études françaises, vol. 50 / 3, 2014, p. 83.

Cet article propose un état des lieux sur les revues littéraires numériques. Cette tâche pourrait sembler facile si l’on considère que ces expériences existent depuis très peu de temps. Les premières revues en ligne apparaissent, en effet, au début des années 1990. Pourtant, la question est beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait penser, et cela, pour une série de raisons qui seront analysées dans cet article. Il n’est tout d’abord pas évident de s’entendre sur ce que l’on définit par l’expression « revue littéraire numérique ». D’une part car on fait référence, avec le mot « numérique », à une série d’expériences et de pratiques hétérogènes et différentes qui peuvent difficilement être regroupées ensemble. D’autre part parce que ce qu’on appelle désormais la « révolution numérique » a déterminé des changements importants quant au sens des contenus, de leur production, de leur validation et de leur distribution et a par conséquent fortement affecté la signification du mot « revue » lui-même. Il faudra ainsi prendre séparément en considération une série de phénomènes différents et essayer de rendre compte de pratiques hétérogènes qui se chevauchent et empiètent l’une sur l’autre. L’article proposera d’abord une analyse des enjeux de la numérisation des revues, à savoir le processus de transposition des revues papier au format électronique. Il s’attaquera ensuite aux expériences des revues numériques dès leur création pour comprendre s’il y a une différence, et laquelle, entre les premières et les secondes. Pour finir, on tentera de comprendre en quoi le numérique en tant que phénomène culturel — et en particulier les changements de diffusion et de circulation des contenus ainsi que les différentes formes de ce que l’on appelle désormais « éditorialisation » — a transformé l’idée même de revue et donné lieu à des pratiques et à des expériences complexes et hybrides dont la place dans le panorama culturel est difficile à saisir.

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Marcello Vitali-Rosati, « Pour une définition du “numérique” », in Pratiques de l’édition numérique, Montréal, Presses Université de Montréal, 2014, p. 63‑75.

On ne peut pas parler d’édition numérique sans approfondir le sens du mot « numérique » lui-même. L’édition numérique fait partie d’une série complexe de pratiques qui jalonnent désormais notre quotidien. Une réflexion théorique à propos de ce mot est indispensable pour pouvoir comprendre les caractéristiques structurales des nouvelles pratiques éditoriales et leur rapport avec la dimension de plus en plus numérique de l’ensemble de notre culture. Ce chapitre a l’ambition de clarifier la signification d’un mot omniprésent dans notre langage dans le but de développer un esprit critique par rapport aux caractéristiques spécifiquement « numériques » des modèles actuels de production et de circulation des contenus.

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Fabrice Marcoux, « Le livrel et le format ePub », in Marcello Vitali-Rosati, Michael E. Sinatra, (éds.). Pratiques de l’édition numérique, éds. Marcello Vitali-Rosati et Michael E. Sinatra, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2014, (« Parcours numérique »), p. 177‑189.

Il ne serait pas possible de tracer un panorama complet des enjeux de l’édition numérique sans parler des formats qui tentent de reproduire le mode typique de circulation des contenus papier — le livre — en l’adaptant au support numérique. C’est ce que l’on appelle « livre électronique » ou « livrel » (eBook en anglais). Il ne faut pas confondre le livre électronique avec la liseuse qui est le support de lecture. Le livre électronique est un fichier, formaté selon des standards déterminés. Bien évidemment, ces formats ne sont pas stables et changent très rapidement. Aujourd’hui, le standard ouvert de référence est l’ePub. Ce chapitre essaie d’en donner une description.

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Michael E. Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, « Introduction », in Michael E. Sinatra, Marcello Vitali Rosati, (éds.). Pratiques de l’édition numérique, éds. Michael E. Sinatra et Marcello Vitali Rosati, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2014, (« Parcours Numériques »), p. 7‑11.

Ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains et en tant que sociétés, est profondément façonné par les formes de production et de circulation du savoir : comprendre ces formes, être capable de les analyser et d’en repérer les enjeux, n’est pas qu’une question de compétences techniques ou disciplinaires, c’est en fait la clé pour avoir une prise sur notre monde. Le numérique a engendré une transformation profonde des modèles de production et de circulation des contenus que nous connaissons depuis le XVIIIe siècle. Le web, en particulier, a déterminé un bouleversement majeur du sens même des contenus : nous étions dans une économie de la rareté, nous sommes aujourd’hui dans une surabondance d’informations. [...]

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Michael E. Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, « Histoire des humanités numériques », in Michael E. Sinatra, Marcello Vitali Rosati, (éds.). Pratiques de l’édition numérique, éds. Michael E. Sinatra et Marcello Vitali Rosati, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2014, (« Parcours Numériques »), p. 49‑60.

Parallèlement à l’histoire du développement d’Internet et du web, une autre histoire est fondamentale pour comprendre les enjeux de l’édition numérique : celle des humanités numériques. Il y a encore quelques décennies, on pouvait penser que les ordinateurs et les technologies numériques étaient destinés uniquement aux sciences dures, les sciences exactes dont le calcul et les mathématiques sont les principaux outils. Cette idée est manifestement fausse aujourd’hui : le numérique habite l’ensemble de nos vies et touche aussi, et surtout, à nos activités purement « humanistes », ou même « humaines ». Ce chapitre a pour ambition de retracer l’histoire du rapport complexe entre les sciences humaines et l’informatique qui a mené des premières expériences de recherche assistée par ordinateur, dans le domaine des sciences humaines (humanities computing), aux actuelles digital humanities, ou à un possible humanisme numérique.

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Marcello Vitali-Rosati, « Digital Paratext. Editorialization and the very death of the author », in Examining Paratextual Theory and its Applications in Digital Culture, IGI Global, Hershey, Nadine Desrochers and Daniel Apollon, 2014, p. 110‑127.

As shown by different scholars, the idea of “author” is not absolute or necessary. On the contrary, it came to life as an answer to the very practical needs of an emerging print technology in search of an economic model of its own. In this context, and according to the criticism of the notion of “author” made during the 1960–70s (in particular by Barthes and Foucault), it would only be natural to consider the idea of the author being dead as a global claim accepted by all scholars. Yet this is not the case, because, as Rose suggests, the idea of “author” and the derived notion of copyright are still too important in our culture to be abandoned. But why such an attachment to the idea of “author”? The hypothesis on which this chapter is based is that the theory of the death of the author—developed in texts such as What is an Author? by Michel Foucault and The Death of the Author by Roland Barthes—did not provide the conditions for a shift towards a world without authors because of its inherent lack of concrete editorial practices different from the existing ones. In recent years, the birth and diffusion of the Web have allowed the concrete development of a different way of interpreting the authorial function, thanks to new editorial practices—which will be named “editorialization devices” in this chapter. Thus, what was inconceivable for Rose in 1993 is possible today because of the emergence of digital technology—and in particular, the Web.

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« Introduction », in Jean-Marc Larrue, Giusy Pisano, (éds.). Les archives de la mise en scène: hypermédialités du théâtre, éds. Jean-Marc Larrue et Giusy Pisano, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014, (« Arts du spectacle. Images et sons »), p. 9‑21.

Le concept de « liveness » - ce qui est « live » - recouvre traditionnellement les notions de direct, d'immédiatet, de présence et de coprésence physiques dans le même espace (de l'émetteur et du récepteur), de vivant. Mais pour Auslander, le « live » peut aussi intégrer le « reproduit », le différé, donc le médiatisé, et il donne de cela l'exemple de la télévision - on pourrait ajouter celui de la radio - qui mise, comme le théâtre et contrairement au cinéma, sur son lien immédiat, en temps réel, avec ses auditeurs-spectateurs. [...]

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« Du média à la médiation : les trente ans de la pensée intermédiale et la résistance théâtrale », in Jean-Marc Larrue, (éd.). Théâtre et intermédialités, éd. Jean-Marc Larrue, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015, (« Arts du spectacle. Images et sons »), p. 27‑56.

Si les études intermédiales, qui sont nées dans le sillage de la « révolution numérique », ont à peine trente ans, les processus qu'elles contribuent à mettre au jour remontent bien au-delà de cette dernière vague technologique majeure, comme l'a clairement illustré « Remediation. Understanding New Media », l'ouvrage clé que Jay David Bolter et Richard Grusin publiaient (en version imprimée) en 2000. [...]

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Jerome J. McGann, A new republic of letters: memory and scholarship in the age of digital reproduction, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, 2014.

Part I. From history to method -- Why textual scholarship matters -- "The inorganic organization of memory" -- Memory : history, philosophy, philology -- Part II. From theory to method -- The documented world -- Marking texts in many dimensions -- Digital tools and the emergence of the social text -- Part III. From method to practice -- What do scholars want? -- Philological investigations I : the example of Poe -- Philological investigations II : a page from cooper -- Conclusion: Pseudodoxia academica, or, Literary studies in a global age., "A manifesto for the humanities in the digital age, A New Republic of Letters argues that the history of texts, together with the methods by which they are preserved and made available for interpretation, are the overriding subjects of humanist study in the twenty-first century. Theory and philosophy, which have grounded the humanities for decades, no longer suffice as an intellectual framework. Jerome McGann proposes we look instead to philology-a discipline which has been out of fashion for many decades but which models the concerns of digital humanities with surprising fidelity. For centuries, books have been the best way to preserve and transmit knowledge. But as libraries and museums digitize their archives and readers abandon paperbacks for tablet computers, digital media are replacing books as the repository of cultural memory. While both the mission of the humanities and its traditional modes of scholarship and critical study are the same, the digital environment is driving disciplines to work with new tools that require major, and often very difficult, institutional changes. Now more than ever, scholars need to recover the theory and method of philological investigation if the humanities are to meet their perennial commitments. Textual and editorial scholarship, often marginalized as a narrowly technical domain, should be made a priority of humanists attention." - Résumé de l'éditeur.

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Pratiques de l’édition numérique, éds. Michael E. Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2014, 219 p., (« Parcours Numériques »).

L’apparition du numérique a entraîné ces dernières années une transformation profonde des modèles de production et de circulation des livres, qui ont peu changé depuis le XVIIIe siècle. Le web, en particulier, a provoqué une remise en question du sens même du partage des connaissances : d’une économie de la rareté, nous sommes passés à la surabondance. Auparavant, une poignée d’institutions centralisatrices, privées et publiques, étaient garantes du choix, de l’évaluation et de la distribution des contenus ; aujourd’hui, il n’y a plus de systèmes de légitimation, ou alors ils sont déstructurés. Après avoir fait le constat de la crise de ces modèles et de la difficulté d’en proposer de nouveaux, ce livre présente les enjeux et les défis complexes du nouveau monde de l’édition numérique.

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Marcello Vitali-Rosati, Égarements. Amour, mort et identités numériques, Paris, Hermann, 2014, 138 p., (« Cultures Numériques »).

Êtes-vous prêt à partir en voyage ? Une quête qui a pour but de répondre à une question qui d’universelle finit par sembler banale. Un voyage à la recherche de nos identités. Qui suis-je ? Ou plutôt: c’est quoi, moi ? Ici ni carte, ni plan. A l’écart des sentiers battus, il nous faudra naviguer jusqu’à l’égarement, à l’affût des traces que chacun laisse. L’égarement est la condition de possibilité de ce parcours. Sur ce chemin qui n’en est pas un, quelques étapes indispensables : l’amour, la mort. Comment contribuent-ils à produire notre identité ? De cet égarement en naîtra un second, en apparence bien plus dépaysant, celui qui nous mènera à parcourir l’espace virtuel engendré par nos existences numériques. C’est ici semble-t-il, entre profils, pseudonymes, avatars et traces numériques, que se joue aujourd’hui le jeu de l’identité.

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Thomas Carrier-Lafleur, « “Le regard de la science”. Retour sur la métaphore cinématographique dans le quatrième chapitre de L’Évolution créatrice », Implications philosophiques, décembre 2013.

Le présent article entend défendre l’hypothèse selon laquelle, pour bien comprendre les rapports entre la philosophie de Bergson et la science, il est nécessaire de penser à nouveaux frais la métaphore du cinématographe qui rythme et qui structure le quatrième et dernier chapitre de L’Évolution créatrice, « Le mécanisme cinématographique de la pensée et l’illusion mécanistique. Coup d’œil sur l’histoire des systèmes : le devenir réel et le faux évolutionnisme. »

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Thomas Carrier-Lafleur, « Gester avec Godard. Fictions de l’histoire et vies de l’image », Entrelacs, juillet 2013.

Dans cet article, suite à une analogie entre Proust et Godard concernant la dimension tactile des images et leur rapport au temps, sera proposé un survol analytique de la méthode de composition qui caractérise certaines entreprises filmiques de Jean-Luc Godard à la suite de sa période vidéo : Passion, son Scénario et, pour la plus grande part de notre texte, les Histoire(s) du cinéma. Au cours de cette réflexion sur la corporéité des images, l’accent sera essentiellement mis sur le geste en tant qu’élément génétique rendant possible la création de séries historiques, techniques et fictionnelles. Puis, l’attention se portera vers la question du support, de la pellicule 35 mm jusqu’au numérique, en passant par la télévision et la vidéo. La reprise médiatique d’un art par un autre ne sonne en rien le glas de la valeur auratique (Benjamin) de l’art ancien. La répétition créatrice des images tactiles et du devenir formel des gestes est au contraire ce qui permet de passer des histoires à l’Histoire.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Les deux Nana. Mondes originaires, pulsions de dépense et transferts médiatiques », Médias19, juin 2013.

De ces concepts qui se trouvent déjà chez Zola et qui ont été repris par Renoir, on en retiendra trois, qui ne sont pas sans former une triade ou, pour reprendre l’expression de Jacques Lacan dans son séminaire sur La lettre volée d’Edgar Poe, un « complexe intersubjectif » : les mondes originaires, les pulsions de dépense et les transferts médiatiques. Trois temps, trois regards et trois sujets qui, en fait, forment trois séries qui ne cessent de se recouper, dans le film comme dans le roman. Du livre au film, le second succédant au premier de 46 ans, des actions se répètent, s’éclairent dans ce que l’on pourrait appeler une narration double ou dédoublée. Dans cet article, nous proposons donc de suivre ce parcours des signifiants, que l’on pourrait résumer par ces trois images, trois séries dont il faudra suivre la progression, sans en oublier les recoupements : les bas-fonds, la prostitution et la presse. Leur interpénétration sera ainsi montrée, non pas par un regard historique, qu’il soit hypothétique ou réel, mais, à l’inverse, par la coexistence de deux fictions structurantes, les deux « Nana » : ces deux histoires modèlent un imaginaire médiatique et social, duquel pourra, rétroactivement, naître ce que nous qualifions généralement par le terme de « réel » – véritable « piège à gloses », pour reprendre l’expression de Serge Daney sur le monolithe de 2001 : Odyssée de l’espace. Les trois concepts que nous étudions doivent aussi se comprendre comme des objets de rencontre entre, d’une part, l’expérimentation romanesque et, d’autre part, la fabulation cinématographique.

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Peppe Cavallari, « Après le dernier clic : que signifie mourir sur le web ? », Sens Public, janvier 2013.

L’expérience de la mort sur le web révèle un paradoxe évident, celui de sites ou de profils abandonnés par leurs ’propriétaires’, des pages qui deviennent alors des cadavres numériques, leur définitive inactivité équivalant à la mort. Il s’agit cependant d’une mort qui ne correspond pas à une disparition. Au contraire, nous sommes devant une mort temporaire, qui continue à être visible même si tout processus d’écriture, l’écriture polymorphe au fondement de notre existence numérique, s’est arrêté.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Film Socialisme ou l’hybridité de l’écriture. Vers une nouvelle “caméra-stylo” ? », Fixxion, octobre 2013, p. 46‑59.

Aussi désireux d’entendre ses harmoniques que de pousser les paradoxes propres à la figure hybride de l’écrivain-cinéaste, le présent article proposera une enquête sur les modes d’existence de l’œuvre d’un artiste qui a toujours su se placer à l’extrême pointe du contemporain : Jean-Luc Godard. Plus particulièrement, sera proposée une analyse, volontairement exploratoire, de Film Socialisme, œuvre à deux têtes en ce que le film de 2010 s’accompagne d’un livre, Film Socialisme : Dialogues avec visages auteurs, publié la même année. Ce redoublement du film par le livre, et inversement, est l’occasion de nous questionner, à l’heure du numérique, sur les fruits qu’est à même de porter la transmédialité, c’est-à-dire la capacité d’une fiction à investir plusieurs champs et supports. En ce sens, sera proposé un portrait de Godard non seulement en tant qu’écrivain-cinéaste, mais, de façon plus primordiale encore, en tant qu’artiste des médiations.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Fictions du vide. Scénario pour une enquête cinématographique et littéraire », @nalyses, vol. 8 / 2, 2013, p. 435‑465.

Le présent article, sous la double forme d’un scénario et d’une enquête, se veut une réflexion volontairement ouverte sur ce qui sera défini comme les « fictions du vide », sur leurs différents modes d’apparition et sur les diverses figures qu’elles sont en mesure de proposer. Le point de départ de l’enquête se construit depuis la reprise d’une pensée de Deleuze sur ce qu’il nomme la « petite forme » cinématographique, accompagnée d’exemples choisis dans la filmographie de Chaplin, de Lubitsch et de Mike Nichols. Le second moment de l’enquête sera littéraire, afin de suivre la trajectoire intermédiatique des fictions du vide et ainsi de rendre compte de leur capacité d’adaptation. Les œuvres considérées, pour des raisons différentes, seront À la recherche du temps perdu et Le Docteur Faustus. Ce parcours expressément bifurquant sera finalement l’occasion d’interroger la portée des fictions du vide en rapport avec l’acte même qui consiste à les interpréter.

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Thomas Carrier-Lafleur et Michaël Di Vita, « Laboratoire fictionnel en vue d’une philosophie romanesque de la nature. Ressouvenir proustien et reprise kierkegaardienne », Klesis. Revue philosophique, 2013, p. 51‑85.

Comment penser une philosophie de la nature en la rapportant à un individu existant ? Voilà le problème de ce texte. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une philosophie de la nature ? Prenons l’exemple du jeune Schelling, celui de l’Introduction à l’Esquisse d’un système de philosophie de la nature : la philosophie de la nature s’y présente comme une «science nécessaire du système du savoir», une «physique, mais une physique spéculative» dont l’objet n’est pas tant l’organisation des corps tels que nous les percevons que les principes a priori que ces corps supposent.

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Marcello Vitali-Rosati, « Écrire et écrit. Le journal comme atelier d’entraînement de la pensée », Pratiques de formation, 2013, p. 89‑95.

Le journal correspond à un atelier d'entraînement de la pensée où il devient possible de réécrire l'écrit. C'est-à-dire, c'est un lieu de flânerie, où l'auteur produit sa pensée et crée en toute liberté. Ce recueil d'idées déposées dans ce journal est l'essence de ce qui deviendra ensuite l'article, la thèse, le livre, où la forme et le contenu seront contraints par les règles orthographiques, grammaticales et syntaxiques. Le journal rend possible cette réflexivité immédiate et est garante de l'émergence de l'idée avant sa transformation et sa théorisation. The diaries is a training workshop of the mind where it is possible to rewrite the writing. That is to say, it is a place to scroll, where the author creates and produces his thoughts freely. This collection of ideas submitted in this diary is the essence of what later become the diary's thesis, the book, where the form and content will be constrained by the rules of spelling, grammar and syntax. Diaries makes this immediate reflexivity possible and guarantees the emergence of the idea before its transformation and theorization.

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Marcello Vitali-Rosati, « Perceptibilité du virtuel et virtualisation de la perception », in Alain Mons, (éd.). La transition du perçu à l’ère des communications, éd. Alain Mons, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, 2013, p. 191‑206.

Perception et virtuel; les deux termes qui composent le titre de ces pages peuvent sembler dans un premier temps les membres d'une opposition ne trouvant aucune synthèse. D'une part il y aurait la matérialité concrète de la perception, clé de tout rapport que nous pouvons avoir avec le monde; de l'autre l'abstraction, l'immatérialité, la fatuité du virtuel. On pourrait penser que si la perception rend touchable l'intouchable, le virtuel, tout au contraire, rend intouchable le touchable. Mais à bien considérer ces deux termes, s'ils sont membres d'une polarité, ils le sont à la façon de deux aimants qui se repoussent d'un côté, et s'attirent de l'autre. Le but de mon discours sera de jouer avec ces deux mots afin d'approfondir leur structure et de prendre en compte leurs croisements, leurs entrelacements, leur chiasme.

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Marcello Vitali-Rosati, « Quelles actions sur le web ? », in Gilles Rouet, (éd.). Usages de l’Internet, éducation et culture, éd. Gilles Rouet, Paris, L’Harmattan, 2013, (« Local et global »), p. 17‑25.

Le web est un espace d'action. Cette affirmation pose tout de suite une série de questions : en premier lieu, quelles sont les actions sur le web? On pourrait, en effet, être tenté de considérer le web comme un simple outil de communication : le web serait un média comme la radio, les journaux ou la télévision, mais un peu plus complexe techniquement et, en plus, caractérisé par le fait que la communication est bidirectionnelle - à savoir, chaque récepteur est aussi un émetteur. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « Auteur ou acteur du web ? », Implications philosophiques, juillet 2012.

Le web est un espace d’action. Cette affirmation, qui sera la thèse fondamentale de ces pages, pose tout de suite une série de questions. En premier lieu, quelles sont les actions sur le web ? Ensuite, qui est l’acteur ? Parle-t-on d’acteurs ou d’auteurs ? Je ne pourrais prétendre donner ici une réponse à ces questions ; l’ambition de cet article se limite à en illustrer les enjeux pour approfondir la compréhension de notre monde numérique.

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Marcello Vitali-Rosati, « Voir l’invisible : Gygès et la pornographie Facebook », Sens Public, juin 2012.

Qu’est-ce qu’une identité virtuelle ? Quel est le rapport entre l’usager et son "profil" - par exemple son profil Facebook ? Et encore, qu’est-ce que l’espace du web et quel est son rapport avec l’espace où nous vivons ? Utilisant la notion foucauldienne d’hétérotopie, cet article cherche à ouvrir des pistes de recherches pour mieux comprendre les enjeux des identités numériques.

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Marcello Vitali-Rosati, « CLASSER CALCULER », Sens-Public, mai 2012.

Un rêve, plus ou moins explicite, hante nos esprits depuis plusieurs millénaires. On le retrouve ci et là dans les listes égyptiennes, dans les catalogues aristotéliciens, dans le règles mnémotechniques des néoplatoniciens florentins de la renaissance, dans les constructions mathématiques de Leibniz, dans les affirmations des grands noms du web : le monde est constitué d’une masse énorme d’informations, dont la connaissance et l’exploitation permettrait la maîtrise quasi-totale. Il serait alors possible de tout savoir, de tout prévoir, de tout faire. Mais deux limites, proprement humaines, empêchent la détention et l’exploitation de cette globalité d’informations : l’accessibilité et la calculabilité.

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Marcello Vitali-Rosati, S’orienter dans le virtuel, Paris, Hermann, 2012, 178 p.

Fictif, artificiel, imaginaire, trompeur, immatériel, irréel, impalpable, invisible, mystérieux... Lorsque l’on pense au virtuel, une foule d’idées nous submerge. Concept aux valeurs sémantiques multiformes et aux différents usages, sa signification reste floue et son sens en perpétuel mouvement. Qu’est-ce « réellement » que le virtuel? Quel rapport entre le sens philosophique et son emploi dans le domaine du numérique? Quelles sont ses implications politiques ? Quelle conception de la réalité en découle? Ce livre se veut une cartographie offrant des repères stables pour s’orienter et naviguer à travers le concept de virtuel. L’effet d’un phare en plein brouillard…

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Mark Bieber, Teresa Dobson, Lindsay Doll[et al.], « Drilling for Papers in INKE », Scholarly and Research Communication, vol. 3 / 1, mars 2012.

In this article, we discuss the first year research plan for the INKE interface design team, which focuses on a prototype for chaining. Interpretable as a subclass of Unsworths scholarly primitive of discovering, chaining is the process of beginning with an exemplary article, then finding the articles that it cites, the articles they cite, and so on until the reader begins to get a feel for the terrain. The chaining strategy is of particular utility for scholars working in new areas, either through doing background work for interdisciplinary interests or else by pursuing a subtopic in a domain that generates a paper storm of publications every year. In our prototype project, we plan to produce a system that accepts a seed article, tunnels through a number of levels of citation, and generates a summary report listing the most frequent authors and articles. One of the innovative features of this prototype is its use of the experimental oil and water interface effect, which uses text animation to provide the user with a sense of the underlying process.

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Thomas Carrier-Lafleur, « La pureté et la coexistence. Sur À tout prendre de Claude Jutra », Nouvelles vues. Revue sur les pratiques et les théories du cinéma au Québec, 2012.

Partant de la pensée hégélienne d'André Bazin sur l'histoire et l'esthétique du cinéma, le présent article souhaite étendre l'élasticité dialectique qui caractérise depuis ses débuts l'ontologie du septième art, en tentant de trouver une alternative entre l'illusion de la pureté et la nécessité de l'impureté. À partir d'une analyse volontairement ouverte du film À tout prendre (1963) de Claude Jutra, où le cinéaste québécois sera amené à dialoguer avec d'une part la poétique moderne de l'autofiction, et d'autre part la philosophie romanesque d'À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, il s'agira de définir le cinéma comme le médium de la coexistence.

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Marcello Vitali-Rosati, « Une éthique appliquée? Considérations pour une éthique du numérique », Éthique publique, vol. 14 / 2, 2012, p. 13‑32.

Lorsque l’on s’interroge sur l’éthique du numérique, deux approches sont possibles. La première consiste à la considérer comme une éthique appliquée, une branche de l’éthique générale. Les principes éthiques généraux nous donneraient la capacité de discerner le bien et le mal ; les appliquer au numérique nous permettrait ainsi d’expliciter, à partir de ces principes, des normes de comportements dans ce domaine particulier. Mais cette approche ne prend pas en compte le fait que les principes éthiques puissent découler des conditions concrètes de leurs applications. Nous pouvons donc considérer une seconde approche, qui consisterait à partir de l’analyse du domaine du numérique pour fonder sur ses caractéristiques la réflexion morale. Par conséquent, l’éthique du numérique ne serait pas une éthique appliquée, mais une éthique première. Cet article tente de poser les bases pour une réflexion sur l’éthique du numérique qui prendrait en considération les changements de culture et de valeurs engendrés par les nouvelles technologies.

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Marcello Vitali-Rosati, « Le train est l’ancêtre d’Internet », Institut national audiovisuel, 2012.

Nous sommes fascinés par le train et le cinéma, fascination provoquée parce tous les deux donnent l’impression du mouvement réel, un mouvement technique qu’on est capable de gérer : lorsqu’on regarde un film, on peut toujours faire un arrêt sur image. L’approche philosophique nous permet aussi de relier Internet dans ce mouvement qui va du train au cinéma. Le Web est un flux de données, ses contenus ne sont jamais stables à l’opposé des contenus des autres médias. Et ce qui nous passionne dans le numérique et fait la force d’Internet, c’est qu’il nous donne l’illusion du réel et que nous pouvons facilement le gérer. Cela pose le problème de la mission de créer des archives du Web, qui peut sembler irréaliste tant le matériel concerné est vaste et non structuré : ne serait-ce pas trahir ce mouvement perpétuel ? Ou alors, on peut considérer que le Web est une trahison du continu du réel et les archives la structure la plus appropriée pour appréhender ce nouveau média…

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Stéphane Crozat, « Chaînes éditoriales et rééditorialisation de contenus numériques », 2012.

Les chaînes éditoriales XML sont orientées vers la création et la gestion de documents structurés. Les documents structurés sont des documents dont la structure est manipulable automatiquement, mais pas le contenu qui reste inintelligible à la machine. Elles vont ainsi au delà des approches traditionnelles de gestion documentaire via les métadonnées, en permettant d'adresser des éléments plus fins que le document. Cette approche ouvre notamment sur de nouvelles possibilités de rééditorialisation, c'est à dire de réutilisation et de remise en contexte de fragments, via des techniques telles que le polymorphisme, la transclusion, la dérivation, la paramétrisation... La rééditorialisation telle qu'elle est pratiquée dans les chaînes éditoriales impacte les processus documentaires à la fois au niveau de l'écriture et au niveau de la gestion, dont l'enjeu devient le maintien du sens au sein d'un réseau de fragments vivants. Parmi les enjeux prospectifs l'on pourra citer : Le multimédia : Exemple de pratiques de rééditorialisation multimédia effectives ou en genèse (Ina, médiathèques, conférences, webdocumentaires...) ; Annotation et collaboratif : le lien entre document et activité (illustrations fonctionnelles à travers Scenari4, chaîne éditoriale collaborative issue du projet ANR C2M) ; Documents et données : quelle articulation entre le document et la donnée (après la séparation, les retrouvailles) ; "Data‐isation" des documents (comment le document structuré peut être considéré comme une ressource riche pour des pratiques de type web sémantique ou web de données) ; chaînes éditoriales et traitement de données (quelles proximités, quelles différences ?) ; Enjeux sociétaux, organisationnels, économiques des chaînes éditoriales

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Marcello Vitali-Rosati, « Une philosophie du numérique. Lecture de « Pour un humanisme numérique » de Milad Doueihi », Sens Public, novembre 2011.

Ce que nous propose Milad Doueihi dans son dernier livre Pour un humanisme numérique n’est pas une simple analyse des changements apportés par les nouvelles technologies. C’est une philosophie à part entière, dont les implications théoriques ne sont pas circonscrites au seul domaine des technologies de l’information, mais engendrent une véritable vision du monde. Ces pages veulent rendre compte de cet apparat théorique et mettre en évidence ses principaux enjeux.

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Marcello Vitali-Rosati, « La profondeur du théâtre : au-delà du sujet, vers une pensée métaontologique », Sens-Public, juin 2011.

La métaphore du théâtre a été souvent utilisée pour parler du rapport du sujet avec le monde. Mais quel type de théâtre ? On pense traditionnellement à une expérience dans laquelle le spectateur regarde ce qui se produit sur scène. Dans ce dispositif il n’y a qu’un spectateur puisque par une sorte de miracle du théâtre chacun voit la même scène, il n’y a pas de points de vue. Mais que se passe-t-il si on regarde le théâtre latéralement ? Si on met entre parenthèses la frontalité de spectateur et scène et on assume un point de vue qui nous montre la profondeur du théâtre ? Déplaçant notre regard on va avoir une nouvelle métaphore peut-être plus adaptée à définir le sujet.

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Marcello Vitali-Rosati, « L’ambiguïté politique d’Internet. Lecture de « La démocratie Internet : Promesses et limites » de Dominique Cardon », Sens Public, juin 2011.

Dans son dernier livre, Dominique Cardon analyse de quelle manière Internet change les structures de la démocratie participative. Internet ne favorise pas une vision politique plutôt qu’une autre, mais bien plutôt bouleverse les formes mêmes du politique. En clarifiant plusieurs aspects de l’Internet et en articulant une série complexe et hétérogène de pratiques nouvelles, l’auteur prend ainsi en compte la valeur procédurale des pratiques liées à Internet pour comprendre comment les usages ont déterminé des nouvelles formes de participation.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Introspection créatrice et comédie humaine. Proust, Balzac et Bergson », @nalyses, vol. 6 / 3, 2011, p. 235‑277.

En analysant la place que prend Honoré de Balzac dans l’oeuvre proustienne, cet article souhaite établir une comparaison stylistique entre l’auteur de la Comédie humaine et celui d’À la recherche du temps perdu. Le roman de Marcel Proust est riche des enseignements de l’entreprise balzacienne, ce qui ne veut pas dire qu’il ne tentera pas de la dépasser, au contraire. À l’aide du philosophe Henri Bergson, particulièrement avec son ouvrage Le Rire, sera ainsi expliquée la différence esthétique, voire poétique, entre les écrits de Balzac et ceux de Proust, le second reprenant le grand projet réaliste du premier pour le réfracter dans l’introspection créatrice de son héros-narrateur, ce qui fait de la Recherche une comédie humaine intérieure.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Imaginaire médiatique et dynamique du regard dans l’œuvre proustienne », @nalyses, vol. 6 / 2, 2011, p. 233‑269.

Cet article propose d’analyser deux aspects majeurs, et pourtant méconnus, d’À la recherche du temps perdu : d’une part, celui d’« imaginaire médiatique », d’autre part, celui de « dynamique du regard ». Tous deux sont propres au XIXe siècle français, espace-temps d’inventions majeures pour notre modernité culturelle et artistique. Le texte proustien, un pied dans le XIEe siècle et l’autre dans le XXe, apparaît ainsi comme un catalyseur et comme un passeur. Le « temps retrouvé » de la Recherche, c’est aussi celui d’un XIXe siècle rendu sensible par le roman, médiatisé par l’œuvre. Le déploiement et la floraison de ces deux thématiques (la première questionnant la problématique de la mondanité et l’autre celle de l’imaginaire de l’œil et de la vision) seront relevés de façon générale dans la Recherche, puis on proposera deux études de cas ― sur le journal et sur la photographie ― qui viendront les illustrer.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Le rôle des déceptions dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Autofiction, crise du sujet et montage identitaire », Études littéraires, vol. 42 / 2, 2011, p. 139‑159.

À la recherche du temps perdu raconte l’apprentissage du narrateur proustien, futur homme de lettres. Un parcours ponctué par d’innombrables déceptions pousse le héros vers le nihilisme. Ce sera ainsi jusqu’à la fin du Temps retrouvé. Cet enjeu des déceptions proustiennes sera d’abord étudié à travers le prisme de la formation littéraire du personnage, puis sous le signe de l’autofiction. C’est que les déceptions font tomber le narrateur dans une crise du sujet de laquelle il ne pourra sortir qu’en attribuant une nouvelle fonction de l’oeuvre littéraire, fonction qui sera nommée, quelques décennies plus tard, « autofiction ». Ce que l’on pourrait alors appeler « l’autofiction proustienne » pousse également l’auteur à user d’un autre concept que nous désignons par le terme de « montage identitaire », suivant une expression de Sophie-Jan Arrien et Jean-Pierre Sirois-Trahan, le « montage des identités », et à partir de la récente étude d’Anne Henry, La tentation de Marcel Proust.

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Jean-Marc Larrue, « Théâtralité, médialité et sociomédialité : Fondements et enjeux de l’intermédialité théâtrale », Theatre Research in Canada / Recherches Théâtrales Au Canada, vol. 32 / 2, 2011, p. 174‑206.

Née de l’avènement des technologies numériques, l’intermédialité recouvre des phénomènes aussi vieux que les plus vieux médias. Qu’on considère le théâtre comme un média ou qu’on lui reconnaisse des propriétés médiatiques, l’approche intermédiale renouvelle considérablement la compréhension que nous avons de sa nature et de sa conjoncture : ses rapports avec d’autres médias et d’autres pratiques, en particulier ceux et celles nés des technologies électriques puis numériques. La dynamique intermédiale repose autant sur le principe de remédiation tel que l’ont défini Bolter et Grusin que sur celui de reste et résidu—les médias rési-duels d’Acland. Mais un média peut aussi bloquer la logique remédiante quand des agents considèrent que cette remédiation va à l’encontre des intérêts ou de l’identité du média. C’est ce que nous appelons la résistance médiatique dont l’histoire récente du théâtre offre de nombreux exemples. Parmi eux, celui de la très lente pénétration des technologies de reproduction sonore sur les scènes et dans les processus de création. L’article suggère différentes hypothèses qui expliqueraient à la fois les causes, les modalités et les effets de cette résistance au théâtre au cours du Long Siècle (1880 à aujourd’hui), c’est-à-dire depuis la révolution électrique qui a vu, en même temps, naître la lampe à incandescence et le micro. Si la première a envahi toutes les scènes du théâtre occidental en moins de vingt ans, le second a été tenu à l’écart de la représentation pendant trois quarts de siècle.

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Servanne Monjour, « L’esthétique loufoque chez Éric Chevillard », @nalyses, vol. 6 / 2, 2011, p. 195‑218.

Les récits d’Éric Chevillard appartiennent sans conteste à la catégorie des « fictions joueuses » décrites par Bruno Blanckeman (2002, p. 61) en ce qu’ils entretiennent un rapport ambigu avec la littérature, souvent détournée au moyen de la parodie, du pastiche ou d’une esthétique loufoque. Cet article propose un petit essai de typologie du loufoque chez Éric Chevillard au travers de trois œuvres, Du Hérisson (2002), Le Vaillant Petit Tailleur (2003) et Oreille rouge (2005), dans lesquelles on identifie cette pratique du détournement générique. Il met ainsi en évidence trois traits majeurs du loufoque : l’incongru, le détournement des topoï et l’écriture sérielle.

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Guylaine Beaudry, La communication scientifique et le numérique, Paris, Hermès science publications : Lavoisier, 2011, 327 p., (« Collection Traitement de l’information »).

Ancré dans l'histoire de l'édition scientifique, cet ouvrage présente les enjeux de la révolution numérique. Il analyse les mutations sociales, économiques et organisationnelles des champs éditoriaux scientifiques du livre et de la revue. Du livre savant imprimé du XVIe siècle à Google Scholar, l'auteure suit la trace des reconfigurations du système de communication scientifique.

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Thomas Carrier-Lafleur, Une philosophie du « temps à l’état pur » : l'autofiction chez Proust et Jutra, Paris/Québec, Librairie philosophique J. Vrin / Presses de l’Université Laval, 2010, 215 p., (« Zêtêsis : esthétiques »).

Cette étude s’inscrit dans la lignée des travaux sur l’autofiction. L’approche méthodologique en est une d’intermédialité littéraire et cinématographique sous l’éclairage conceptuel de la poétique et de la philosophie. Les deux objets d’étude sont le film À tout prendre (1963) du cinéaste Claude Jutra et le roman À la recherche du temps perdu (1913-1927) de Marcel Proust, cité par le cinéaste à un moment clé de son long métrage. Proust convie la philosophie, et plusieurs penseurs ont répondu à l’appel : Henry, Kristeva, Merleau-Ponty, Ricardou, Ricœur, Sartre et bien d’autres, dont Gilles Deleuze – aux travaux duquel ce livre est particulièrement attentif –, dans un premier temps, par son ouvrage Proust et les signes ; dans un deuxième temps, par ses deux écrits sur le cinéma, Cinéma 1 et Cinéma 2, respectivement sous-titrés L’image-mouvement et L’image-temps. L’" image-temps " s’est justement construite à même la matrice proustienne, à partir de l’expression " un peu de temps à l’état pur ", formule qui précède le passage du Temps retrouvé que Jutra incorpore dans À tout prendre. Le nouveau rapport au temps que met en lumière l’image-temps deleuzienne est ainsi redevable à l’esthétique d’À la recherche du temps perdu. C’est aussi grâce à cette filiation proustienne que Jutra a fait d’À tout prendre un film d’image-temps. Le présent essai s’emploie ainsi à démontrer qu’À la recherche du temps perdu est une autofiction, tout comme, par une secrète correspondance, À tout prendre, un film proustien donc, qui, par une remarquable inversion de la temporalité, révèle, philosophiquement, un côté Jutra de Proust et, radicalement, une commune expérience autofictionnelle du pouvoir créateur de l’art, seul capable d’engendrer le je véritable et la richesse surréelle de son monde.

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Thomas Carrier-Lafleur, « Proust et l’autofiction : vers un montage des identités », @nalyses, vol. 5 / 2, 2010, p. 1‑25.

À la recherche du temps perdu est l’histoire d’une crise identitaire, celle d’un sujet qui souhaite écrire, mais n’y arrive pas. Au Temps retrouvé, c’est la révélation finale : le narrateur a enfin compris certaines lois, qu’il devra observer et traduire avec son « télescope », c’est-à-dire avec son œuvre d’art entendue comme instrument ou comme machine. Ainsi, le personnage proustien est contraint à créer un dispositif original pour parler de soi, une nouvelle herméneutique du sujet, ce qui fait de la Recherche la première vraie autofiction avant la lettre. L’autofiction proustienne, par son travail sur notre « moi profond », combat la crise identitaire et le nihilisme pour proposer un nouveau montage des identités.

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Teresa Dobson, Michael E. Sinatra, Stan Ruecker[et al.], « Citation Rhetoric Examined », Proceedings of the 2010 Digital Humanities Conference, 2010, p. 7‑10.

In his influential monograph «The Rhetoric of Citation Systems», Connors (1999) elaborates on the principle that scholars working with different forms of citation find themselves thinking differently, since the citation format has natural consequences in the way it interacts with the material in the practice of the writer.

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Ghislaine Chartron, « Scénarios prospectifs pour l’édition scientifique », Hermès, La Revue, 2010, p. 123‑129.

Cet article s’intéresse au marché de l’édition scientifique et à son évolution dans le cadre de l’Internet et du développement du libre accès. Il s’attache à montrer la diversité de ce marché en fonction des champs scientifiques, notamment par le type d’éditeurs impliqués, les lectorats concernés, les économies associées. Il met en exergue le nécessaire discernement de ces marchés face aux critiques générales de dysfonctionnement soulignées. Il pointe certains effets contrastés du numérique conduisant à certaines reconfigurations paradoxales. Enfin, la vision prospective sur le devenir de ce marché insiste sur la pluralité des modalités de progression vers le libre accès, le poids de la dimension politique et celui des processus d’évaluation de la recherche. La voie d’un partenariat public-privé est privilégiée au regard de certaines valeurs centrales : indépendance, qualité, accessibilité et pérennité des publications scientifiques.

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Marin Dacos et Pierre Mounier, L’édition électronique, Paris, France, la Découverte, 2010, 126 p.

"Que devient la « galaxie Gutenberg » à l'heure d'Internet ? Après la musique et le cinéma, les interrogations se multiplient à propos du texte imprimé. Car, imprimé, le texte l'est de moins en moins. Du côté de la presse écrite, les tirages diminuent au profit de la consultation des sites Web que les journaux alimentent en temps réel. Du côté du livre, les supports de lecture électronique, liseuses, smartphones et autres Kindle font leur apparition. Pire : l'ogre Google promet de numériser la quasi-totalité des œuvres disponibles, annonçant la dissolution du livre dans un gigantesque système d'information dont il serait le seul maître. - À l'heure où l'imprimé prend son virage numérique, cette synthèse fait le point sur la question. Elle tente de décrire la diversité des pratiques - depuis Google Books jusqu'aux blogs BD en passant par les revues scientifiques, les livres numériques, l'encyclopédie Wikipédia ou le journalisme citoyen - en proposant une typologie structurante pour le champ et en faisant un effort de définition jusqu'ici négligé. C'est donc bien l'émergence d'un nouveau métier en cours de formation qu'annoncent ses deux auteurs : l'édition électronique n'en est qu'à ses débuts, mais les premiers jalons sont déjà posés". (4ème de couv.)

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Marcello Vitali-Rosati, « La virtualité d’Internet. Une tentative d’éclaircissement terminologique », Sens Public, avril 2009.

Depuis plusieurs années le mot « virtuel » est utilisé pour caractériser des pratiques quotidiennes liées à l’emploi des nouvelles technologies et en particulier d’internet. Mais qu’est-ce qui est virtuel en internet ? Pour répondre à cette question il faut d’abord remonter aux racines philosophiques de ce mot et essayer d’éclaircir sa signification. C’est la tentative proposée dans cette article.

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Marcello Vitali-Rosati, « Réflexions pour une resémantisation du concept de virtuel », in Pourquoi des théories ?, Besançon, Solitaires intempestifs, 2009, (« Expériences philosophiques »), p. 31‑55.

Le discours qui sera proposé dans ces pages relève d'une idée particulière de ce que signifie « théorie ». Ma façon d'aborder la notion de « virtuel » n'est pas neutre; je commencerai par une précision sur le titre de ce texte et, en particulier, sur le mot « resémantiser », sur lequel se fonde mon approche théorique. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, Corps et virtuel : itinéraires à partir de Merleau-Ponty, Paris, L’Harmattan, 2009, 265 p.

Voici une réflexion sur le rapport entre le concept de "virtuel" et celui de "corps". Le virtuel, pensé dans son sens le plus banal, à savoir en rapport avec les nouvelles technologies, met en crise l'idée cartésienne de corps comme chose placée dans l'enceinte d'un espace défini avec des abscisses et des ordonnées. Cette recherche relève d'un triple enjeu : redéfinir le concept de corps, approfondir la notion de virtuel et rendre compte du rapport entre les deux termes.

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Jean-Marc Larrue, « Théâtre et intermédialité : une rencontre tardive », Intermédialités, 2008, p. 13‑29.

Si les études intermédiales, qui sont nées dans le sillon de la révolution numérique, n’ont pas vingt ans, les processus qu’elles contribuent à mettre au jour remontent bien au-delà de cette dernière vague technologique majeure, comme l’a clairement illustré Remediation: Understanding New Media, l’ouvrage-clé que Jay Davis Bolter et Richard Grusin publiaient en 2000.

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George Brown, Gerd Hauck et Jean-Marc Larrue, « “Mettre en scène” », Intermédialités, 2008, p. 9‑12.

Ce numéro d’Intermédialités marque un nouveau pas dans la pénétration de l’approche intermédiale dans le champ des études théâtrales. Bien qu’on relève l’influence grandissante de la pensée intermédiale chez des chercheurs et théoriciens du théâtre au cours des quinze dernières années, on note une réticence du monde du théâtre à adopter cette autre et nouvelle façon de percevoir et de concevoir sa pratique. Ce n’est qu’en 2006 que l’intermédialité fait une première incursion majeure et s’affiche dans ce terrain a priori peu hospitalier grâce à l’ouvrage Intermediality in Theatre and Performance, publié sous la direction de Freda Chapple et Chiel Kattenbelt. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « L’aura de la technique : photographie et restauration », in No play. Images de la mémoire disséminée, Paris-Alberobello, Éditions chiavediSvolta, 2007, p. 168‑189.

La photographie, le rêve de pouvoir reproduire en série une image, la perte de l'idée d'orginal. Tous les tirages que je peux donner à mes proches sont authentiques. La copie n'existe par; la pellicule l'empêche. [...]

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Joel Faflak et Michael E. Sinatra, « Introduction: Deviance and Defiance », European Romantic Review, vol. 17 / 2, 2006, p. 133‑138.

The thirteenth annual meeting of the North American Society for the Study of Romanticism took place August 13–16, 2005 in Montreal, Canada, sponsored by Université de Montréal. The conference was held in conjunction with the seventh biennial meeting of the International Gothic Association (August 11–14) and was the first major collaborative effort between NASSR and IGA. The theme for both conferences was “Deviance and Defiance,” to underscore the fact that in recent years the interrelation of Gothic and Romantic studies has emerged as a central topic of scholarly study.

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Marcello Vitali-Rosati, « Riflessioni filosofiche sul metodo Rességuier », in S. Maddali Bongi. Riabilitazione reumatologica. Approccio multidisciplinare, Milan, Edra, 2006, p. 391‑400.

Il metodo Rességuier presenta degli aspetti di grande interesse teorico che implicano un ripensamento dei concetti cardine su cui si basa l’idea di cura e di terapia. Con questo scritto intendo analizzarli per sommi capi in modo tale da approfondire le basi filosofiche su cui tale metodo sembra riposare. Questa analisi ha come obiettivo da una parte un approfondimento del metodo che porti ad una migliore comprensione della sua pratica, dall’altra una riflessione che, partendo dal metodo stesso, vada a interrogarsi sulle idee filosofiche che sono da sempre state alla base della medicina. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « Considerazioni generali sul concetto di « corpo » », in Susanna Maddali Bongi, (éd.). Riabilitazione reumatologica. Approccio multidisciplinare, éd. Susanna Maddali Bongi, Milan, Edra, 2006, p. 323‑325.

Il concetto di “corpo” è evidentemente alla base della pratica medica. Dalla definizione che si sceglie di dare a questo concetto dipende l’idea stessa di medicina e di terapia. È per questo che una riflessione preliminare su che cosa sia il corpo è necessaria per guidare e impostare qualsiasi azione dell’operatore sanitario. [...]

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Walter Moers, François Mathieu et Dominique Taffin-Jouhaud, La cité des livres qui rêvent: un roman de Zamonie, Paris, Panama, 2006.

Hildegunst Taillemythes est un apprenti poète de la Citadelle des dragons. Avant de mourir, son parrain lui confie un manuscrit qu'il juge en tous points parfaits, dont il n'a toutefois jamais réussi à retracer l'auteur. En espérant retrouver la trace de ce dernier et lui demander de devenir son maître, le jeune dragon entreprend un pèlerinage à Bouquinbourg, la Cité des livres qui rêvent. Or, cet endroit se révèle être fort dangereux : dans ses souterrains labyrinthiques, des chasseurs de livres s'entretuent pour le compte de libraires afin de mettre la main sur des perles rares. Dans sa quête d'informations, Hildegunst pousse malheureusement la mauvaise porte : celle du cupide bouquiniste Phistomefel Suiffard. Ce dernier gagne sa confiance avant de l'empoisonner grâce à un livre maléfique. Lorsqu'il se réveille, Hildegunst est enfermé dans les catacombes de la ville : c'est dans ces lieux sombres foisonnants de créatures monstrueuses et d'ossements de chercheurs de livres qui n'ont jamais réussi à retrouver la sortie qu'il recevra la plus grande leçon de création et de littérature de son existence ... -- Un roman dense et truffé de citations poétiques d'auteurs inventés suggérant que, pour quiconque s'y laisse prendre, la lecture est une véritable aventure, un voyage qui peut s'avérer périlleux et changer le cours d'une vie. Mariant habilement merveilleux, aventure et soupçons de terreur, l'auteur donne littéralement vie aux livres, démontrant que chacun recèle des trésors insoupçonnés qui seront révélés aux lecteurs les plus persévérants, sensibles et attentifs ... De fines illustrations fantaisistes évoquant la gravure jalonnent cet ouvrage que sa langue parfois précieuse et ses nombreuses descriptions destinent à un public de "bouquinivores" de plus de treize ans. [SDM].

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Michael E. Sinatra, « Readings of homosexuality in Mary Shelley’s « Frankenstein » and four film adaptations », Gothic Studies, vol. 7 / 2, 2005, p. 185‑202.

This essay proposes to read one more time the issue of homosexuality in Mary Shelley's first novel, Frankenstein. In order to offer a new angle on the homosexual component of Victor Frankenstein's relationship with his creature when next teaching this most canonical Romantic novel, this essay considers Shelley's work alongside four film adaptations: James Whale's 1931 Frankenstein, Whale's 1935 The Bride of Frankenstein, Richard O'Brien's 1975 The Rocky Horror Picture Show, and Kenneth Branagh's 1994 Mary Shelley's Frankenstein. [...]

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Michael E. Sinatra, « Exploring gothic sexuality », Gothic Studies, vol. 7 / 2, 2005, p. 123‑126.

In his well-known analysis of the evolution of sexuality in society in Making Sexual History, Jeffrey Weeks comments that, following a series of major challenges throughout the twentieth century (ranging from Freud's work to the challenges of feminism and queer politics), 'sexuality becomes a source of meaning, of social and political placing, and of individual sense of self'. [...]

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Marcello Vitali-Rosati, « Don Giovanni. Il dissoluto punito ovvero la possibilità e lo spostamento », Elites, avril 2004, p. 65‑78.

Mi concedo una fantasia, un gioco infantile, nel seguire le note di Mozart senza criteri filigici nigorosi. Queste pagine nascono dalla scelta tra due termini nei quali si gioca l'instabilità stessa del Don Giovanni, il "dramma buffo" : una scelta tra lo "sprofondamento" et la "disseminazione", o forse meglio la "dispersione". [...]

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Michael E. Sinatra, « On Watching rather than Reading Count Basil », European Romantic Review, vol. 15 / 2, 2004, p. 364.

The performance of « Count Basil » at this year's NASSR conference was a unique opportunity for those in attendance to share a theatrical experience with the actors in ways that are usually not available to readers and scholars of Romantic drama. In this brief reaction piece, I want to focus on two aspects of this experience: the interaction between the actors and the audience, and the discussion of the modern-day green room after the performance.

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Thomas Crochunis et Michael E. Sinatra, « Putting Plays (And More) In Cyberspace: An Overview of the British Women Playwrights around 1800 Project », European Romantic Review, vol. 14 / 1, 2003, p. 117‑131.

The british women playwrights around 1800 Web project has had a split allegiance fromits beginning. Its beginnings lay in our interest in sustaining over time a community thathad begun exploring the histories and writing of women in late-eighteenth and early-nineteenth century British theater. [...]

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Leigh Hunt, Selected writings of Leigh Hunt, London, Pickering & Chatto, 2003, (« Pickering masters »).

v. 1. Perodical essays, 1805-14 / edited by Jeffrey N. Cox and Greg Kucich -- v. 2. Periodical essays, 1815-21 / edited by Jeffrey N. Cox and Greg Kucich -- v. 3. Periodical essays, 1822-38 / edited by Robert Morrison -- v. 4. Later literary essays / edited by Charles Mahoney -- v. 5. Poetical works, 1801-21 / edited by John Strachan -- v. 6. Poetical Works, 1822-59 / edited by John Strachan.

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Marcello Vitali-Rosati, Riflessione e trascendenza: itinerari a partire da Levinas, Pisa, ETS, 2003, 174 p., (« Filosofia », 63).

Bisogna ritenere paradossalmente conclusiva l'ingiunzione di Derrida secondo cui il pensiero dell'Altro come assolutamente altro è legato soltanto ad una prospettiva ebraica? E' possibile sottrarre il discorso levinassiano ad una tale chiusura e aprirlo ad un itinerario attraverso la filosofia di matrice greca? Tornare a riflettere sul discorso di Levinas significa mantenere inalterata la trascendenza, accettarne il richiamo senza però chiuderlo in una interpretazione definitiva: illuminare cioè la radice ebraica con la luce del risvegliato logos greco, dando all'Altro un'ulteriore possibilità di manifestarsi, oltre l'etica, nello spazio filosofico per eccellenza, quello del "terzo", della misura, del linguaggio. Attraverso un lavoro di risemantizzazione del concetto di "riflessione", l'etica proposta da Levinas può essere interpretata come una serie di strutture logiche capaci di ripetere il meccanismo di sottrazione del volto: ci può essere una riflessione che non appiattisca su di sé la trascendenza, ma che garantisca la possibilità di un vero incontro con l'Altro.

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Jean-Marc Larrue, « Le burlesque québécois : l’avant-garde version « peuple » », Jeu, 2002, p. 87‑98.

Tout le monde a entendu parler du burlesque, mais cette pratique reste le parent pauvre du champ théâtral. D'abord, parce qu'il a été longtemps discrédité, au Québec comme ailleurs. Mais aussi parce qu'on a peine à le définir et à le distinguer d'autres pratiques nord-américaines de la même époque, tels que les spectacles de variétés, le vaudeville américain et les revues. [...]

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Michael E. Sinatra, « Gender, Authorship and Male Domination : Mary Shelley’s Limited Freedom in « Frankenstein » and « The Last Man » », in Michael E. Sinatra, (éd.). Mary Shelley’s Fictions: From Frankenstein to Falkner, éd. Michael E. Sinatra, New York, Palgrave Macmillan, 2000, p. 95‑108.

Ever since Ellen Moer's « Literary Women » (1976), « Frankenstein » has been recognized as a novel in which issues about authorship are intimately bound up with those of gender. The work has frequently been related to the circumstance of Shelley's combining the biological role of mother with the social role of author. [...]

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Michael E. Sinatra, « Science, gender and otherness in Shelley’s Frankenstein and Kenneth Branagh's film adaptation », European Romantic Review, vol. 9 / 2, mars 1998, p. 253‑270.

Questions of gender and genre in Frankenstein remain complex issues for contemporary critics, in the novel itself as well as in its cinematographic adaptations, from John Whale's classic 1931 version to Kenneth Branagh's 1994 "Mary Shelley's Frankenstein." Though science seems to be the unifying principle behind the main story of the novel and the films, I will argue that Shelley incorporates science and sexual orientation within her novel in a way that differs significantly from the films, and especially from Branagh's version.

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Jean-Marc Larrue, « Le théâtre au Québec entre 1930 et 1950 : les années charnières », L’Annuaire théâtral, 1998, p. 19‑37.

Le premier quart duXXe siècle aura été l'ère des grandes premières au Québec comme ailleurs, au Québec plus qu'ailleurs. Car si la scène québécoise d'alors n'est pas restée étrangère et insensible aux innovations techniques, à la révolution de la mise en scène, au renouveau du répertoire ou à la redéfinition du jeu théâtral qui caractérisent la modernité, elle a aussi été marquée à l'échelle locale par le développement fulgurant du théâtre professionnel francophone. [...]

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Michael E. Sinatra, « Shelley’s Editing Process in the Preface to Epipsychidion », The Keats-Shelley Review, vol. 11 / 1, 1997, p. 167‑181.

Prefaces are often disregarded by readers who, more often than not, start without taking time to peruse them first. Sir Walter Scott knew this perfectly well, and he wrote about it, very wittily, in 'A PostScript Which Should Have Been a Preface', the last chapter of his novel Waverley written in 1814: 'most novel readers, as my own conscience reminds me, are apt to be guilty of the sin of omission respecting the same matter of prefaces' . Scott refers to novel readers but poetry readers are also 'guilty of the sin of omission', maybe even more so in so far as they may wish, understandably enough, to read only poetry and not a prose introduction. Many critics include prefaces in their analysis, but most of the time only as a means of interpreting the work they precede. Thus critics limit the role of prefaces simply to introductory materials and exclude any other potential interpretation. It is sometimes forgotten that the very presence or absence of a preface is already pregnant with meaning. [...]

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Josette Féral et Jean-Marc Larrue, « Présentation. Le regard du spectateur : de la voix du corps au corps de la voix », L’Annuaire théâtral, 1995, p. 9‑13.

En juin 1995 se tenait à Montréal le congrès de la FIRT (Fédération internationale pour, la recherche théâtrale) sur l'acteur/l'actrice en scène : corps/jeu/voix. Ce congrès dont nous étions les organisateurs a donné lieu à quinze (15) conférences, cent cinquante (150) communications réparties en séances thématiques et groupes de travail. Le sujet a suscité un immense intérêt dont font foi les discussions et le nombre élevé de participants (500). Une fois le Congrès passé, nous avons eu le désir de poursuivre le travail entrepris en publiant un certain nombre d'interventions sur des sujets spécifiques. C'est ainsi que nous avons envisagé la parution de livres et de numéros spéciaux de revues, entre autres sur la formation de l'acteur, les théories du jeu, Tinterculturalisme, le corps théâtral et le regard du spectateur.

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Jean-Marc Larrue, « Le cinéma des premiers temps à Montréal et l’institution du théâtre », Cinémas, vol. 6 / 1, 1995, p. 119‑131.

Cet article propose un tableau précis des liens étroits qui unirent le cinéma des premiers temps à l’institution théâtrale montréalaise existante. À cette époque, le cinéma joue un rôle central dans les stratégies d’émergence du théâtre francophone qui s’éloigne alors du théâtre anglophone, son rival issu de la ville de New York, tout autant qu’il joue un rôle d’attrait dans un contexte de vive concurrence. Non seulement cela donne-t-il lieu à des scènes mixtes (théâtrales et cinématographiques), mais également à une interprétation plus profonde de deux arts qui aboutit aux premières manifestations d’un cinéma-théâtre québécois.

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Jean-Marc Larrue, « L’image dans tous ses états », Tangence, 1994, p. 7‑19.

Les années quatre-vingt-dix auront donc été celles de l'image. De l'ouvrage richement illustré de Lorraine Camerlain et Diane Pavlovic, sur cent ans de théâtre québécois, aux expositions scénographiques de Mario Bouchard et de l'APASQ, en passant par les numéros de revues spécialisées consacrés à la scénographie et jusqu'à la présente publication, on n'arrête pas de redécouvrir l'image au théâtre, dans ce qu'elle est - un ensemble de signes scéniques - comme dans sa conjoncture.

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Jean-Marc Larrue, « La scénographie professionnelle au Québec (1870-1990) ou la quête historique d’un pouvoir et d'une reconnaissance », L’Annuaire théâtral, 1992, p. 103‑136.

Jamais les scénographes du Québec — appelons-les ainsi par commodité — n'ont autant fait parler d'eux! Ils sont partout et s'affirment avec toute la vigueur de ceux qui sont convaincus du bien fondé de leur cause et qui réclament enfin leur dû. Qui pourrait, qui oserait les en blâmer? D'expositions en colloques, d'émissions radiophoniques en numéros de revues spécialisées, ils imposent, individuellement ou par le biais de leur Association (des professionnels des arts de la scène du Québec), une nouvelle donne au monde du théâtre québécois dont ils constituent désormais l'une des forces majeures. [...]

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André-Gilles Bourassa et Jean-Marc Larrue, « Le Monument National (1893-1923) : trente ans de théâtre dans la salle Ludger-Duvernay », L’Annuaire théâtral, 1991, p. 69‑100.

En 1993, le Monument National aura cent ans. À l'aube de ce centenaire, qui correspond sensiblement à celui du théâtre professionnel francophone local, et alors que le Monument subit une importante cure de rajeunissement, l'occasion est belle de rappeler les faits saillants de cette institution à la carrière tourmentée. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “Les misérables” », Jeu, 1991, p. 184‑187.

Le 23 j uin 1991, «la plus populaire des comédies musicales» aura attiré près de 400 000 personnes au Québec seulement. Cet incontestable succès public est remarquable. D'une part, il prouve qu'il y a ici un public nombreux (prêt à payer le prix) pour ce type de spectacles à grand déploiement; d'autre part, il nous rappelle qu'il existe encore des spectacles dramatiques dont les qualités transcendent les frontières politiques et culturelles. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “O’Neill” », Jeu, 1991, p. 197‑198.

C'est en 1939 qu'Eugène O'Neill entreprend la rédaction de ce Long Voyage vers la nuit qui allait couronner sa carrière de dramaturge. C'est donc passé l'âge de cinquante ans, après avoir reçu trois prix Pulitzer et, surtout, le prix Nobel de littérature, qu'Eugène O'Neill réussissait à régler ses comptes avec ses démons familiaux : son père, l'acteur James O'Neill, son frère Jamie et sa mère Mary. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “Bousille et les justes” », Jeu, 1990, p. 152‑154.

C'est le 17août 1959, soit plus de onze ans après la première de Tit-Coq et moins d'un mois avant la mort de Duplessis, qu'était créé le deuxième drame de Gratien Gélinas, Bousille et les Justes. La critique, quoique favorable, ne fut pas unanime. Elle reprocha à l'oeuvre de s'éterniser, de maltraiter gratuitement la religion et la famille, de sombrer parfois dans la grossièreté et la vulgarité. En dépit de ces réserves, la pièce obtint un succès considérable, plus retentissant encore que celui de Tit-Coq. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Compte rendu. « Veilleurs de nuit. Saison théâtrale 1988-1989 » de David Gilbert », L’Annuaire théâtral, 1990, p. 103‑106.

La revue les Herbes rouges a donné naissance à la maison d'édition Les Herbes rouges, il y a une dizaine d'années, et a créé une collection «Théâtre» que dirige Gilbert David. La collection compte surtout des oeuvres dramatiques et a déjà recruté des dramaturges d'importance (Claude Poissant, Normand Canac-Marquis). La maison d'édition, à ce qu'on dit, va accueillir de plus en plus de textes critiques et théoriques sur le théâtre. Nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter que l'entreprise réussisse. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Contre », Jeu, 1990, p. 141‑144.

Pas facile de monter une pièce de Heiner Müller, surtout si, comme le fait Gilles Maheu, on choisit parmi ses textes les plus courts et les moins dramatiques. Il y a trois ans, Maheu montait le bref Hamlet-Machine ; cette fois encore, l'oeuvre fait à peine quinze pages. À la lecture, même en paressant, on boucle le cycle de Médée en vingt minutes. Bien court pour un spectacle au bout du monde! [...]

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Jean-Marc Larrue, « De l’expérience collective à la découverte des cycles », L’Annuaire théâtral, 1990, p. 9‑30.

C'est en avril 1980 que Jacques Lessard rassemble autour de lui quelques diplômés du Conservatoire d'art dramatique de Québec et jette les bases de ce qui allait devenir l'une des plus remarquables entreprises théâtrales du Québec des années 80. Le Théâtre Repère, tout comme le groupe Carbone 14, le Nouveau Théâtre expérimental, la troupe Omnibus, le Théâtre expérimental des femmes et le groupe La Veillée, s'inscrit dans ce que, faute d'appellation officielle, on pourrait qualifier de courant postmoderne. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “L’affaire Tartuffe, or the Garrison Officers Rehearse Molière” », Jeu, 1990, p. 160‑163.

C'est au début de l'été 1694 que le gouverneur Frontenac décide de produire Tartuffe, la célèbre comédie de Molière, au château Saint-Louis de Québec. Frontenac savait que cette pièce ne pouvait que déplaire à l'évèque du temps, Mgr de Saint-Vallier, qui, animé d'un zèle ardent, avait décidé de mettre au pas cette colonie qui lui semblait avoir des moeurs bien libérales. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Compte rendu. “Le Burlesque québécois et américain” de Chantal Hébert », Revue d’histoire de l'Amérique française, vol. 43 / 2, 1989, p. 267‑268.

En 1981, Chantal Hébert consacrait un premier ouvrage au théâtre burlesque du Québec. Il s'agissait d'une version modifiée de son mémoire de maîtrise. Elle y révélait l'apport et l'importance du burlesque dans l'histoire théâtrale locale. Dans Le Burlesque québécois et américain, que viennent de publier les Presses de l'Université Laval et qui est sa thèse de doctorat, Chantai Hébert nous entraîne dans la dramaturgie burlesque en nous proposant une analyse comparée d'oeuvres québécoises et américaines caractéristiques de ce genre populaire. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Le théâtre expérimental et la fin de l’unique », Jeu, 1989, p. 64‑72.

Bien sûr le théâtre est toujours expérimental, même le théâtre le plus conventionnel, le plus bourgeois, le plus reproducteur. Il est toujours expérimental car il y a toujours, au théâtre comme dans tous les autres arts de création ou de reprise, une forme minimale d'expérimentation. Il ne faut donc pas entendre expérimental au sens strict du dictionnaire, il ne faut surtout pas séparer l'épithète de son substantif. Si tout le théâtre est, à divers degrés, expérimental, ce qu'il est convenu d'appeler le «théâtre expérimental» — pour éviter toute confusion, il vaudrait mieux écrire «Théâtre Expérimental» — recouvre une pratique relativement circonscrite dans le temps. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “Il faut tuer Broadway” : création du Her Majesty’s Theatre et des Soirées de famille du Monument National », L’Annuaire théâtral, 1988, p. 47‑80.

En novembre 1898, Montréal vécut successivement trois événements majeurs qui allaient bouleverser sa vie théâtrale. Ce sont, le 7 novembre, l'inauguration du prestigieux Her Majesty's Theatre de la rue Guy — juste au nord de Sainte-Catherine —; puis, le 15, la première représentation publique des Soirées de famille au Monument National; enfin, le 21, l'ouverture du Théâtre des Variétés qui, malgré sa brève existence, revêt une importance historique considérable. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Mémoire et appropriation : essai sur la mémoire théâtrale au Québec », L’Annuaire théâtral, 1988, p. 61‑72.

S'il est un thème omniprésent (je dirais volontiers obsessionnel) dans l'histoire théâtrale du Québec, c'est bien celui de l'appropriation et, plus globalement, de la propriété. Cette obsession n'est en fait qu'une quête vitale, la quête de l'identité. Dans l'histoire de notre théâtre, quête de l'identité et appropriation vont nécessairement de pair, car le théâtre d'ici fut d'abord un théâtre d'ailleurs: de Paris, de Londres, de Broadway. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Les véritables débuts de la revue québécoise », L’Annuaire théâtral, 1987, p. 39‑70.

L'étonnante prospérité du théâtre d'expression française à Montréal au début du XXe sicle tient à divers facteurs que nous avons tenté de cerner dans une étude à paraître. Tant dans le domaine de l'interprétation et de la scénographie que dans celui de la critique et de la réception critique, l'activité théâtrale connaît alors à Montréal l'une des plus glorieuses et des plus dynamiques périodes de son histoire. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Les Créations Scéniques de Louis-Honoré Fréchette: Juin 1880 », Theatre Research in Canada / Recherches théâtrales au Canada, vol. 7 / 2, 1986.

Description détaillée de la mise en scène de deuxpièces de L.-H. Fréchette représentées à Montréal en 1880. L'auteur souligne les qualités spectaculaires de ces pièces, visiblement influencéespar les techniques deproduction new-yorkais de l'époque. A detailed description of the staging of two plays by L.H. Fréchette in Montréal in 1880. The author empbasizes the spectacular quality of these productions, visibly influenced by technical methods then current in New York.

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Jean-Marc Larrue, « Les débuts de la critique dramatique au Québec (1870-1896) : un contexte difficile », Jeu, 1986, p. 111‑121.

Perçue comme organisation institutionnelle, l'activité théâtrale peut être divisée en quatre grands secteurs (ou instances): la production, la distribution, la consommation et la légitimation. À l'intérieur de chacun de ces secteurs, différents agents assument des fonctions précises et complémentaires : interpréter, écrire, produire, distribuer, regarder, juger, etc. Dans ce partage des responsabilités et des pouvoirs, la critique joue un rôle complexe dont l'importance et la pertinence varient selon les époques et les lieux. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Le splendide délire d’un soliloque à vingt voix », Jeu, 1986, p. 98‑99.

Quelque part dans un désert, Michaela, une cantatrice italienne, est ficelée sur une voie ferrée où vont bientôt se télescoper deux trains lancés à pleine vitesse. Les train sont expérimentaux et militaires, évidemment. On présume que le premier, Santa Claus, vient de l'Ouest puisqu'il est anglophone et que l'autre, Staline, vient de l'Est. Staline parle russe, comme il se doit. Les deux convois roulent avec la même conviction aveugle et suicidaire. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “Le cyclope” », Jeu, 1985, p. 158‑159.

Heureuse idée que de présenter une oeuvre d'Euripide (480 à 406 avant J.-C). Les cinéastes (Jules Dassin avec Médée et Cacoyannis avec les Troyennes et Iphigénie) avaient bien découvert le filon, mais les gens de théâtre l'avaient, paradoxalement, oublié. Cela se comprend. Les pièces d'Euripide souffrent mal des traductions lyricouniversitaires. Il fallait, pour remettre Euripide à jour et lui rendre sa verdeur, une personne vouée au théâtre et rompue au jeu. [...]

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Jean-Marc Larrue, « “Theatre in French Canada: Laying the Foundations 1606-1867” », Jeu, 1985, p. 202‑204.

« Theatre in French Canada: Laying the Foundations 1606-1867 » nous est présenté comme «a history of theatre», mais c'est en réalité une histoire du théâtre écrit que nous propose l'auteur. Doucette, en effet, concentre son étude sur les oeuvres écrites au Canada (par des Canadiens ou par des étrangers, résidants et immigrants) dont le texte, original ou réédité, est encore disponible. [...]

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Jean-Marc Larrue, « Montréal à la belle époque », Jeu, 1983, p. 5‑26.

Entre 1898 et 1914, Montréal constitue un centre d'activité dramatique tout à fait exceptionnel. Tant par la qualité des pièces que par le nombre de spectacles offerts, Montréal ne diffère guère des autres one week stands d'Amérique du Nord tels que Toronto, Cincinnati, Pittsburgh, Washington, etc. Mais, c'est en sa qualité de ville bilingue qu'elle acquiert une personnalité théâtrale particulière. [...]

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Jack Goody, La Raison graphique. La domestication de la pensée sauvage., Les Editions de Minuit, 1979, 272 p., (« Le sens commun »).

À partir de recherches entreprises “ sur le terrain ” pour comprendre le fonctionnement de sociétés du Nord du Ghana, le professeur Jack Goody qui enseigne actuellement l’anthropologie sociale à l’université de Cambridge, se demande si l’on peut parler d’une spécificité de la pensée écrite. À l’encontre de la tradition qui considère généralement la parole comme le lieu de la vérité, Jack Goody se demande comment la linguistique – la science du langage parlé – peut exister sans l’écriture, étant entendu qu’écrire ce n’est pas seulement noter la parole mais aussi en découper et en abstraire les éléments. Reprenant ainsi les analyses de Jacques Dérida dans De la grammatologie, l’auteur montre que la langue parlée est déjà une écriture dans la mesure où elle nécessite un ton, une ponctuation – ce qui le conduit à soutenir que la parole dans son contenu comme dans son statut marque toujours des références multiples à l’écrit. Il étudie ensuite, à partir d’exemples empruntés à Durkheim et à Mauss, mais aussi à Griaule et à Needham, les transformations que l’on fait subir à la parole et plus généralement à toute information par la transcription écrite sous la forme de tableau de correspondances entre parties du monde, parties du corps etc., ce qui a conduit toute une tradition ethnologique, dont le mouvement structuraliste et notamment Lévi-Strauss, à supposer que la pensée sauvage obéit à des contraintes logiques qui sont en fait, en grande partie, le produit de techniques de transmission et de transcription de la pensée. Prendre conscience que le savoir écrit des sociétés sans écriture, cela ne va pas de soi, c’est ce que montre Jack Goody : parce qu’ils se posent peu la question, les ethnologues, pour connaître la pensée sauvage, commencent souvent par la domestiquer. ‑‑‑‑‑ Table des matières ‑‑‑‑‑ Avant-propos – Préface – 1. Évolution et communication – 2. Des intellectuels dans les sociétés sans écriture – 3. Écriture, esprit critique et progrès de la connaissance – 4. Écriture et classification ou l’art de jouer sur les tableaux – 5. Qui contient une liste – 6. Selon la formule – 7. Recette, prescription, expérimentation – 8. Retour au grand partage

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Marcello Vitali-Rosati, Navigations: Sur les traces d’Eugen..., 1 edition, publie.net, 2014, 388 p.

Ce n'est pas seulement une expérimentation littéraire, c'est aussi et d'abord un grand texte, une formidable mise en abîme, forgée dans la chaleur italienne (sable, café, barbecue et cigare) et sous la neige montréalaise (flocons suspendus dans l'air, défiant la gravité), une fenêtre ouverte sur le souvenir d'un étudiant en philosophie, né à Florence, amoureux de H., ami de Peppe le poète, qui traverse les frontières sans bataille — c’est volontairement qu’il laisse des minuscules à tout ce qui touche de près ou de loin aux nationalités —, parti vivre à Pise, puis à Paris, puis à Montréal, et qui un jour rencontra Eugen, celui qui devint « personne itinérante » comme on dit au Québec, qui avait quitté la Roumanie dans le but d'atteindre le Canada en se cachant dans le container d'un cargo, qui dissimula ses papiers dans une gare à Belgrade pour échapper à la police, perdit son identité mais pas la volonté farouche de parvenir à ses fins, Eugen qui était fou comme un personnage de Kusturica, et qui compta jour après jour les kilomètres qui le séparaient de son rêve en buvant de la mauvaise bière volée chez Lidl. Réussira-t-il ?

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Jean-Marc Larrue, « Hervé Guay L’éveil culturel – Théâtre et presse à Montréal, 1898-1914 », Theatre Research in Canada / Recherches théâtrales au Canada, vol. 34 / 1, 2013, p. 139‑142.

Issu d’une thèse de doctorat soutenue en 2005, l’essai L’éveil culturel—Théâtre et presse à Montréal, 1898-1914 que Hervé Guay a publié aux Presses de l’Université de Montréal en 2010, se lit presque comme un roman, ce qui indique que cette mutation de la thèse vers l’essai, souvent hasardeuse, a ici parfaitement réussi. On apprécie la précision de l’information foisonnante et la langue élégante et fluide dans laquelle elle est livrée. L’étude de Guay porte sur la critique théâtrale à une période qui est souvent considérée comme un premier âge d’or du théâtre à Montréal, qu’il soit anglophone ou francophone (ou même yiddishophone). [...]

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Michael E. Sinatra, « Performing Leigh Hunt’s 1840 Play « A Legend of Florence » », in Monika Class, Terry F. Robinson, (éds.). Transnational England: Home and Abroad, 1780-1860, éds. Monika Class et Terry F. Robinson, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing, 2009, p. 92‑110.

Leigh Hunt's authorship of « A legend of Florence » (1840) — a drama inspired by the rich cultural, intellectual, and political climate of Italy — reflects, as Michael Eberle-Sinatra demonstrates in the final essay of the first section, not only a literary exchange between England and Italy, but argues that during the creation of his play, Hunt engaged in his own version of border crossing as he managed the transition between writing about and writing for the stage. A complex maneuver that required Hunt to rech beyond his own intellectual boundaries, the shift from critic to dramatist challenged and enriched his thoughts regarding the work of the theater.

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Michael E. Sinatra, « Representing Leigh Hunt’s Autobiography », in Veronica Alfano, Andrew Stauffer, (éds.). Virtual Victorians : Networks, Connections, Technologies, éds. Veronica Alfano et Andrew Stauffer, New York, Palgrave Macmillan, 2016, p. 107‑119.

That study attempted to elaborate the problematic of [Leigh Hunt's] position within the London literary and political scene between the years 1805 and1828, the contributions he made to British literature and journalism, and his public standing at the end of the romantic period. Since Hunt's life is obviously too complex to be rendered fully in any single study, the idea was not to attempt an exhaustive history, but rather to present a starting point for further inquiry into Hunt's career as a writer and public figure under the reign of Queen Victoria. [...]

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Michael E. Sinatra, « Totally Clueless : Heckerling and Queer Sexuality in Austen’s « Emma » », in Abigail Burnham Bloom, Mary Sanders Pollock, (éds.). Victorian Literature and Film Adaptation, éds. Abigail Burnham Bloom et Mary Sanders Pollock, New York, Cambria Press, 2011, p. 123‑133.

This chapter offers a new reading of the sexual politics that are at play in Jane Austen's 1816 « Emma » through the exploration of film director Amy Heckerling's retelling of Austen's original story. Heckerling's 1995 film, « Clueless », can be understood as a free translation of « Emma » which allows an interrogation of some of the novel's received readings, especially those related to its male characters. [...]

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Jean-Marc Larrue, « La contre-culture et le théâtre francophone », in Karim Larose, Frédéric Rondeau, (éds.). La contre-culture au Québec, éds. Karim Larose et Frédéric Rondeau, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2016, (« Nouvelles études québécoises »), p. 283‑314.

Lors d'une des dernières conférences de presse qu'il donnait à titre de premier ministre du Québec le 5 septembre 2012, Jean Charest reconnaissait candidement que ni son gouvernement ni lui n'avaient prévu l'ampleur de la mobilisation étudiante qui a perturbé tout le Québec pendant le « Printemps érable » et qui a joué dans sa défaite aux élections générales du 4 septembre. [...]

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The regency revisited, éds. Tim Fulford et Michael E. Sinatra, 1st ed. 2015 edition, New York, Palgrave Macmillan, 2016, 224 p.

For poetry in England, the Regency years (1811-1820) were a time of cultural revolution, with key figures such as Robert Southey and Leigh Hunt. Revisiting the wide impact of this period, this collection shows not only how the Regency transformed Romanticism but also literature, re-conceptualizing how scholars view what it means to be Romantic.

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